France

Affaire Halimi : dans une lettre à Macron, le président d'Israël juge la loi «déficiente»

Reuven Rivlin a adressé un courrier à son homologue français pour saluer la demande de ce dernier de changer la loi, après que le meurtrier de Sarah Halimi a été jugé pénalement irresponsable, malgré le caractère antisémite du crime.

Alors que le verdict de l'affaire Sarah Halimi, qui s'est conclu par l'irresponsabilité pénale du meurtrier Kobili Traoré, suscite le débat en France, Emmanuel Macron a récemment fait part de sa volonté de changer «au plus vite [...] la loi» sur ce sujet. Une position que partage le président israélien Reuven Rivlin, qui l'a fait savoir dans un courrier adressé au président de la République française, comme le rapportent le Times of Israel et i24.

Dans sa lettre à Emmanuel Macron, le chef de l'Etat hébreu salue notamment : «Votre réponse rapide et claire envoie un message clair à la famille de la victime et à la France dans son ensemble : la loi telle qu’elle existe actuellement est déficiente, et cette déficience a permis à un meurtrier méprisable d’échapper à la justice et à la punition.»

«Les faits de l’affaire sont là. Le Dr Sarah Halimi a été victime d’un meurtre méprisable commis par un meurtrier cruel parce qu’elle était juive, et tout doit être fait pour envoyer un message clair qu’il n’y a, et qu’il n’y aura, aucune tolérance de l’antisémitisme malade et méprisable et des attaques contre les Juifs en raison de leur ethnicité et de leur religion», poursuit Reuven Rivlin.

Si la justice française a reconnu le caractère antisémite du crime, elle a estimé que le meurtrier Kobili Traoré, voisin de la victime, avait été atteint d'une «bouffée délirante» favorisée par la prise de cannabis, rendant impossible un procès pénal.

25 000 personnes ont manifesté en France contre cette décision qui a fait l'objet de nombreux débats et commentaires politiques dans les médias. Les avocats Francis Szpiner et Gilles-William Goldnadel ont annoncé le dépôt d'une plainte contre Kobili Traoré devant la justice israélienne.

La loi pénale israélienne peut effectivement s’appliquer à des crimes antisémites commis hors de ses frontières et dénoncés par l’un de ses citoyens, comme le rappelle LCI. La loi française ne permet toutefois pas l'extradition de ses citoyens.