Ils bloquent leur usine depuis le 27 avril : des salariés de Renault, qui travaillent à la Fonderie de Bretagne à Caudan, dans le Morbihan, ont entamé cette action afin de réclamer leur maintien au sein du groupe français, qui a mis en vente le site.
«Pas de son, pas d'image : c'est le mépris le plus total», a regretté Maël Le Goff, représentant CGT de la Fonderie de Bretagne à l'antenne de RT France, qui explique que les salariés ont temporairement bloqué sept membres de la direction sur site, «tout simplement pour pouvoir discuter avec eux».
«On demande un médiateur pour entamer de vraies discussions parce que ça fait un an qu'on se fait mener en bateau», a poursuivi le syndicaliste qui, avec ses camarades, a déjà rencontré des délégations ministérielles, sans qu'aucun espoir se dessine pour l'heure. «Ils nous confirment qu'il n'y a pas de repreneur, on est sous le couperet de la décision de Renault qui veut se séparer de nous», a-t-il encore déploré.
C'est un savoir-faire générationnel, on est tous issu de familles de fondeurs
«Comme d'habitude, Renault ne tient pas ses engagements, annoncés au mois de mai l'année dernière. C'est pour ça que nous employons souvent le mot "trahison", toutes les paroles et tous les engagements de Renault ne sont jamais tenus pour la Fonderie de Bretagne», a souligné Maël Le Goff.
Alors que l'action est toujours en cours, le syndicaliste breton a insisté sur l'attachement des salariés au maintien de leur activité au sein de l'entreprise Renault et à leur outil de travail : «C'est un savoir-faire générationnel, on est tous issu de familles de fondeurs. Comme on dit souvent, cette entreprise elle est à nous : [...] parce que nos familles y ont travaillé, [...] parce que de l'argent public y a été investi, payé par nos impôts.»
Renault a annoncé le 11 mars la mise en vente de l’usine et le gouvernement a évoqué le 26 avril un fonds de 50 millions d’euros pour accompagner la reconversion des salariés du secteur automobile, dont les fonderies en grande difficulté.
La Fonderie de Bretagne est installée près de Lorient depuis 1965 et fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d’échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesses. Ainsi que le rappelle 20 Minutes, l'entreprise française avait annoncé début 2020 un plan d’économies de plus de deux milliards d’euros sur trois ans, qui prévoit notamment 4 600 suppressions d’emplois sur 48 000 en France. En outre, pour traverser la crise, le groupe a bénéficié d'un prêt bancaire de cinq milliards d’euros garanti par l’Etat français.