France

A Lyon, les rodéos urbains se multiplient, jusque sous les fenêtres de l'Hôtel de ville

Plusieurs vidéos de motards réalisant des acrobaties sur deux des principales places de la ville ont été diffusées sur les réseaux. La police parle d'un phénomène qui s'étend. « Ça ne nous étonne même plus», a réagi un collectif de riverains.

Les phénomènes de rodéos urbains se multiplient à Lyon, cette fois jusque sous les fenêtres de l'Hôtel de ville. Une vidéo diffusée sur les réseaux le 28 avril, relayée par Le Progrès, montre plusieurs motards s'adonnant à des démonstrations acrobatiques bruyantes sur la place des Terreaux, dans le centre de la métropole rhodanienne. 

Le journal local précise que la scène aurait été filmée le 24 avril. Le syndicat FO Police municipale Lyon explique que «ce qui était réservé aux résidents de certains quartiers est désormais présent partout, c'est la société dans son ensemble qui doit prendre la mesure de ces phénomènes». «Malheureusement, ça ne nous étonne même plus», a réagi le collectif de riverains Presqu'île en colère.

Le 24 avril toujours, d'autres acrobaties similaires réalisées par quatre motards étaient en effet rapportées place Bellecour, dans le centre de Lyon également. La scène s'était déjà produite avec sept individus en moto, au même endroit trois jours plus tôt, le 21 avril. Aucune interpellation n'a été effectuée, selon Lyon Mag.

La dérive est importante

Ces évènements sur sa zone d'administration ont fait réagir le maire LR du 2e arrondissement, auprès du Progrès : «Jusqu’à présent, on avait des voitures souvent le soir qui slalomaient, il arrivait que ce soit aussi des scooters. Mais sur la place, en pleine journée, avec le confinement en plus. C’est une première et la dérive est importante.» L'élu met en cause le «désintérêt de la sécurité de la part de la nouvelle municipalité» EELV, menée par l'écologiste Grégory Doucet depuis 2020.

Pour rappel, les rodéos urbains sont interdits par la loi. Les peines maximales peuvent aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. Mais les forces de l'ordre s'estiment souvent impuissantes : «Impunité, défiance de l’autorité, ensauvagement, des comportements qui représentent un danger pour les piétons. Ils sont sans casques, fort à parier qu’ils refuseront le contrôle de police, ils fuiront. Et les policiers seront accusés en cas de problème», a déploré le syndicat Unité SGP Police à la vue des vidéos dans le centre de Lyon.