France

Un journaliste relaxé après avoir couvert une manifestation illégale à l'aéroport d'Annecy

Invoquant «la liberté d’information», le tribunal a relaxé le journaliste Gérard Fumex venu couvrir une manifestation illégale d'Extinction rébellion sur le tarmac de l'aéroport d'Annecy. Son confrère Mathieu Hutin attend une décision judiciaire.

Le 27 avril, le tribunal de police d'Annecy a relaxé le journaliste Gérard Fumex qui était poursuivi pour s'être introduit sur le tarmac de l'aéroport d'Annecy Mont-Blanc le 12 septembre 2020 afin d’y couvrir une manifestation des militants d’Extinction rébellion.

Ce jour-là, une quinzaine de membres de ce mouvement écologiste étaient venus déguisés en légumes et s’étaient introduits sur le tarmac de l'aéroport pour s'opposer au renouvellement de cette concession aéroportuaire appartenant au Département de la Haute-Savoie. Le journaliste Gérard Fumex s'était rendu sur les lieux pour y couvrir la manifestation.

Encourant une amende de 200 euros d'amende pour avoir pénétré illégalement dans l'enceinte de cet aéroport, la juge a finalement relaxé l'intéressé. Dans son délibéré, la juge motive sa décision en invoquant «la liberté d’information», précisant que le journaliste «exerçait son métier» au moment des faits. Pour le journaliste, il s'agit d'«une victoire importante», soulignant qu'il y a «des incidences au niveau national. D’autres confrères et consœurs sont dans la même situation.»

Le journaliste Mathieu Hutin également présent sur les lieux attend une décision judiciaire

Mathieu Hutin, autre journaliste venu couvrir la manifestation, a été convoqué le 27 avril pour les mêmes raisons que son confrère. Si le verdict le concernant ne sera pas connu avant plusieurs semaines, son avocate a indiqué plaider la relaxe.

Concernant Gérard Fumex, la juge a bien distingué les militants (également présents sur place de façon illégale) et le journaliste, considérant que tous n'étaient pas tenus par cette mission d'information. Le militant Jean-Marie Hubert, poursuivi pour les mêmes faits, a lui été condamné à une amende de 200 euros avec sursis.

Le 27 avril, un nouveau rassemblement de soutien avait lieu devant le palais de justice d’Annecy pour quatre membres du groupe Extinction rébellion poursuivis pour les mêmes faits ainsi que pour le journaliste Mathieu Hutin renvoyés devant le tribunal de police.

De son côté, le Syndicat national des journalistes (SNJ) s'est félicité de cette nouvelle par la voie d'Agnès Briançon, membre du bureau national. «La liberté d’informer est une notion évidente. C’est un pilier de la démocratie et aujourd’hui la justice le reconnaît et le respecte», a-t-elle déclaré après l'audience.