France

Paris : à partir de juillet, les bars et restaurants devront payer pour leurs terrasses éphémères

La mairie de Paris veut mettre fin à la gratuité mise en place en 2020 pour les terrasses éphémères des bars et restaurants de la capitale quand ils seront autorisés à rouvrir, alors que le gouvernement finalise un calendrier de reprise progressive.

C'est une charge financière supplémentaire dont les bars et restaurants de Paris se seraient bien passés, alors même que les propriétaires de ces établissements attendent toujours de connaître le calendrier précis de réouverture. La mairie de la capitale a décidé d’un nouveau règlement des étalages et des terrasses (RET) qui met fin à la gratuité des extensions de terrasses éphémères qui – avec 9 800 autorisations délivrées – s'étaient multipliées à la sortie du premier confinement, il y a un an. Une mesure qui entrera en vigueur à partir de juillet, rapporte Le Parisien.

La mairie invoque la dette galopante de la ville pour justifier cette restauration du droit de terrasse qui avait été levé en mars 2020. «Nous avons fait un gros effort depuis le début de la crise et les restaurateurs nous ont remerciés pour cette aide qui a permis de les sauver. Mais à partir de juillet, les terrasses et les extensions éphémères seront payantes et les tarifs seront harmonisés», a expliqué au quotidien francilien Olivia Polski, l'adjointe d'Anne Hidalgo chargée du commerce.

Une décision qui a fait bondir les professionnels d'un secteur durement frappé par la crise économique. «Nous demandons le prolongement de la gratuité des terrasses éphémères jusqu’à la fin de l’année car les professionnels de la restauration sont encore trop fragiles. Nous avons bon espoir d’obtenir gain de cause», a réagi Franck Delvau, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie Paris Ile-de-France.

Autre problème né de cette mesure temporaire, selon la mairie : les nuisances sonores. 6 641 contrôles ont été réalisés entre juin et septembre 2020 et 1 545 procès-verbaux dressés par la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) jusqu’en février 2021, notamment pour non-respect de l’obligation de fermer à 22 heures, précise Le Parisien. «Les débordements graves seront sanctionnés», a averti Olivia Polski. L'amende en cas de manquement à la charte de la Ville va effectivement être portée à 500 euros, contre 65 à 135 euros auparavant.

L'horaire du couvre-feu bientôt modifié ?

Cette démarche de la mairie anticipe un calendrier encore flou de levée des restrictions et de réouverture des commerces fermés à cause de la pandémie de Covid-19. Le président de la République Emmanuel Macron a esquissé plusieurs étapes le 26 avril. D'abord, la limitation des déplacements à 10 ou 30 km autour du domicile sera abolie à partir du 3 mai, jour du retour des collégiens et des lycéens en présentiel. La deuxième étape, avant ou après le week-end de l'Ascension les 15 et 16 mai, concernera l'ouverture des terrasses justement, ainsi que des lieux de culture et d'une partie des commerces. Si la mesure devrait être nationale, les jauges varieront selon les régions en fonction de la circulation du virus.

Les deux étapes suivantes, qui concerneront notamment les restaurants en intérieur, devraient intervenir début juin, puis «mi ou fin juin», selon le président, qui a avancé la possibilité qu'elles soient territorialisées : «Je pense qu'on ne peut pas rouvrir les restaurants, disons fin-mai ou en juin, dans des départements où ça circule encore beaucoup [mais] dans d'autres où ça a beaucoup baissé, je pense qu'il faudra les ouvrir», a-t-il expliqué à des habitants de Melun, en Seine-et-Marne, où il effectuait un déplacement.

Par ailleurs, au sujet du couvre-feu, Emmanuel Macron a déclaré que le gouvernement allait «essayer de le décaler un peu car 19h c'est très tôt». Le président devrait «prochainement» détailler un calendrier précis, probablement avant le 5 mai, pour «donner les étapes du calendrier de réouverture», selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.