A l'instar de plusieurs figures de gauche, la ministre des Armées Florence Parly a critiqué le 25 avril une «tribune irresponsable publiée dans Valeurs Actuelles» par des militaires retraités, un texte en revanche saluée par Marine Le Pen qui a invité ses auteurs à la rejoindre.
«Les armées ne sont pas là pour faire campagne mais pour défendre la France et protéger les Français», a réagi sur Twitter la ministre, qui rappelle que «deux principes immuables guident l'action des militaires vis-à-vis du politique : neutralité et loyauté». «Les mots de Madame Le Pen reflètent une méconnaissance grave de l'institution militaire, inquiétant pour quelqu'un qui veut devenir cheffe des armées», ajoute-t-elle, soulignant au passage le fait que ce texte «est uniquement signée par des militaires à la retraite, qui n'ont plus aucune fonction dans nos armées et ne représentent qu’eux-mêmes».
Une insulte pour l'armée, pour les valeurs qu'elle porte
Cette tribune a également été pourfendue par une autre membre du gouvernement, la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, qui a condamné «sans réserve» ce 26 avril le texte «d’un quarteron de généraux en charentaises qui appelle au soulèvement».
«Soixante ans jour pour jour après le putsch des généraux contre le général de Gaulle [lors de la guerre d'Algérie], tout cela n'est pas gratuit. Je remarque à quelle vitesse Marine Le Pen à appelé ces généraux qui ne sont pas du tout en exercice à la rejoindre. Je trouve que c'est une insulte pour l'armée, pour les valeurs qu'elle porte. Le masque tombe, le vernis craque, Marine Le Pen c'est l’extrême droite et c'est très exactement le même schéma qu'il y a 60 ans», a-t-elle estimé sur France Info.
Dans la tribune lancée par l'ancien officier Jean-Pierre Fabre-Bernadac et publiée le 21 avril par Valeurs Actuelles, «une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d'un millier d'autres militaires» ont appelé le président Emmanuel Macron à défendre le patriotisme. Ils y ont dénoncé le «délitement» qui frappe selon eux la patrie et «qui, à travers un certain antiracisme, s'affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés», et un pouvoir qui «utilise les forces de l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs». «Nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation», ont-ils ajouté.