France

Des milliers de motards protestent contre le contrôle technique obligatoire à Lille et Amiens

Plusieurs milliers de motards ont manifesté à Amiens et Lille, s'opposant notamment à la mise en place d'un contrôle technique prévu par une directive européenne. Ils réclament aussi un «cadre légal» pour pouvoir rouler sur des «motos modifiées».

Le 24 avril, les motards étaient plusieurs milliers à défiler dans les rues de Lille et d'Amiens pour s'opposer au nouveau contrôle technique, qui deviendra obligatoire à partir de 2022 sur exigence de l'Union européenne.

A Amiens, la manifestation organisée par la Fédération française des motards en colère (FFMC) de la Somme a réuni 3 000 motards, selon les organisateurs. Rassemblés au parc de la Hotoie, ils ont défilé dans les rues de la ville avant de se rendre devant un centre technique situé à Camon, a constaté un correspondant de l'AFP. 

Présent lors de cette mobilisation, le député du Rassemblement national Sébastien Chenu a dénoncé un futur «racket» contre les motards.

Dans la métropole lilloise, 1 500 motards du Nord et du Pas-de-Calais ont manifesté, répondant à un appel national de la Fédération des Bikers de France (FBF) et de la Fédération française des motards en colère (FFMC). Ils ont emprunté l’A1, pour rejoindre le centre-ville de Lille et les abords de la préfecture du Nord.

Selon la FFMC, plus de 20 000 motards avaient déjà manifesté le 10 avril, appelant l'Etat à déroger à une directive européenne de 2014. Ce texte prévoit la mise en place d'un contrôle technique pour les véhicules motorisés à deux et trois roues d'une cylindrée supérieure à 125 cm³ à partir du 1er janvier 2022, pour lutter contre les accidents et la pollution.

«Nous sommes contre ce contrôle technique, les motards sont responsables et font suffisamment attention à leur machine ! Pour nous le contrôle technique, c’est une escroquerie, [...] car il y a une manne financière à se faire, vu le nombre de motos qu'il y a en France, pour les centres de contrôle technique», a expliqué à l'AFP Hugues-Eric Debisschop, délégué de la FBF.

«Par ailleurs, nous demandons à pouvoir rouler sur des motos qui nous ressemblent. C’est-à-dire des motos personnalisées, customisées. Nous voulons un cadre légal pour entourer la moto modifiée», a-t-il ajouté.

«D’après les discussions qu’on peut avoir avec le gouvernement, l’Etat français se dit opposé à la mise en place du contrôle technique [...] et on mène un travail en commun avec l'Etat pour défendre le dossier au niveau européen [...] mais la menace reste là», a ajouté Philippe Maussion, coordinateur de la FFMC dans le Nord.