France

Verdict de Viry-Châtillon : des centaines de policiers en colère se rassemblent à Paris (VIDEOS)

Partagés entre colère et déception après le verdict rendu dans l'affaire des policiers brûlés dans l'Essonne fin 2016, des policiers se sont rassemblés dans plusieurs villes de France dont Paris, où RT France est allée à leur rencontre.

Environ 200 policiers se sont rassemblés sous les bannières syndicales du secteur entre le palais de justice et la Préfecture de police à Paris, ce 20 avril. Les fonctionnaires venaient exprimer leur mécontentement après les jugements prononcés à la cour d'assises pour mineur de Paris le 18 avril dans l'affaire des policiers gravement blessés en service, brûlés à Viry-Châtillon (Essonne), fin 2016.

Les peines prononcés pour cinq prévenus vont de six à 18 ans de réclusion, mais huit autres ont été acquittés provoquant l'ire des fonctionnaires indignés. Les accusés encouraient la réclusion criminelle à perpétuité, mais, finalement, ce verdict était moins sévère qu'en première instance.

Pour mémoire, cette affaire avait provoqué un grand mouvement de colère policière qui avait très vite débordé les syndicats de police officiels. Dans la foulée, des associations sans affiliation s'étaient créées spontanément qui se montraient très critiques vis-à-vis des conditions de travail mais également des corps intermédiaires, jugés trop timorés par certaines organisations associatives policières à l'instar de l'UPNI, le CAP ou le MPC.

Au micro du reporter de RT France, Thomas Bonnet, le secrétaire général d'Alliance, Fabien Vanhemelryck a déclaré : «La justice doit faire son travail, appelons un chat un chat, il faut qu'elle arrête d'être laxiste.»

Au micro de RT France, Rocco Contento, porte-parole d'Unité SGP-Police pour l'Ile-de-France a également réclamé des peines planchers pour les agressions contre les policiers.

Bruno Attal du syndicat France police a pour sa part déploré : «Mes collègues n'en peuvent plus. Quand ils contrôlent, on les traite de racistes. Quand ils subissent des violences, ils ont un ou deux jours d'ITT et tout le monde s'en fout. [...] Dans les cités, on ne peut plus y rentrer. On se fait laminer, on a des blessés tous les jours.»

Des rassemblements de plusieurs dizaines de policiers ont aussi eu lieu dans d'autres villes. Notamment à Montpellier devant le tribunal.. La ville où Emmanuel Macron s'était justement rendu pour un déplacement sur la thématique sécuritaire la veille.

D'autres rassemblements ont aussi eu lieu à Lille, Rennes, Toulouse ou Orléans. Mais aussi à Lyon, où ils étaient plus d'une centaine devant le tribunal judiciaire.

Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé sur RTL qu'il recevrait prochainement les policiers blessés en 2016 mais a fait valoir qu'il ne soutenait «pas les manifestations devant les institutions.»