Le 16 avril, le Conseil fédéral de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) annoncé sur Twitter avoir élu il y a peu deux nouveaux membres au sein de son comité d’honneur : les deux anciens Premiers ministres Manuel Valls et Edouard Philippe.
La Licra a justifié sa décision concernant Manuel Valls par l'engagement de celui-ci «contre le racisme et l’antisémitisme, notamment lors des attentats de 2015», ainsi que par «son courage à défendre la laïcité et la fraternité».
Celui qui fut entre 2014 et 2016 le Premier ministre de François Hollande a réagi en se disant «très honoré» d'avoir été choisi par la Licra avec Edouard Philippe. Mais des voix se sont élevées pour critiquer cette élection.
La journaliste et ancienne rédactrice en chef du Bondy Blog, Nassira El Moaddem, a ainsi rappelé des propos tenus sur les Roms par Manuel Valls en 2013, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur. Il avait alors estimé que ceux-ci avaient «vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie».
Le professeur à l'University College de Londres Philippe Marlière a lui aussi rappelé ces propos de Manuel Valls, en précisant que le ministre avait également considéré que «ces populations [les Roms] ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation avec les populations locales».
Le porte-parole Jeunesse de la France insoumise, David Guiraud, a publié une vidéo de Manuel Valls dans laquelle il déclarait que «les Roms ont vocation à rester dans leur pays et à s'y intégrer, là-bas». «Félicitations pour cette recrue antiraciste de qualité !», a-t-il commenté, accompagnant son message d'un émoji représentant un clown.
«Super, enfin quelqu’un qui a une vraie expertise en racisme», a quant à lui raillé le journaliste Taha Bouhafs.
L'avocat Asif Arif a de son côté estimé non sans ironie que la Licra «recrute» Manuel Valls et Edouard Philippe «pour travailleur sur la bienveillance et la fraternité républicaine».