France

Mosquée de Strasbourg : la demande de subvention retirée par les porteurs du projet controversé

A l'issue d'une polémique qui aura duré plusieurs semaines, les promoteurs de la grande mosquée de Strasbourg ont finalement renoncé à demander une subvention municipale. Ils estiment avoir «besoin de consolider leur plan de financement».

Les «porteurs du projet» de la nouvelle mosquée de Strasbourg ont «retiré le 15 avril leur demande de subvention» municipale, constatant «le besoin de consolider leur plan de financement», a annoncé la maire Europe Ecologie Les Verts (EELV) de Strasbourg, Jeanne Barseghian, dans une tribune publiée le 16 avril par les Dernières Nouvelles d'Alsace.

«Je prends acte de ce retrait et la Ville ne versera donc pas en l'état de subvention pour la poursuite de la construction de la mosquée», écrit Jeanne Barseghian.

L'édile de Strasbourg rappelle avoir «conditionné le versement d'une subvention à la confirmation par l'association de son inscription dans les principes républicains et à la présentation d'un plan de financement transparent et consolidé».

Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, s'est dite satisfaite sur LCI : «Je me réjouis sur le fond que ces deux millions et demi d'euros n'aillent pas financer une association qui promeut l'islam politique.»

«Quelle lâcheté du début à la fin de la part de la mairie, de la municipalité de Strasbourg», s'est-elle indignée, avant d'estimer que la majorité municipale avait «subi cette histoire du début à la fin». Pour autant, la ministre «ne pense pas qu'il faille interdire» Millî Görüs.

L'Etat et la mairie écologiste avaient engagé un bras de fer après le vote le 22 mars par le conseil municipal d'une délibération actant le «principe» d'une subvention de plus de 2,5 millions d'euros destinée au chantier de la mosquée, un projet porté par Millî Görüs, association d'origine turque.

Ce vote avait suscité une vive réaction de Gérald Darmanin, qui avait reproché à la maire de financer une «ingérence étrangère», en l'occurrence celle de la Turquie, en France. Le ministre reprochait particulièrement à Millî Görüs de ne pas avoir signé en janvier la «Charte des principes de l'islam de France».

Le préfet du Bas-Rhin Josiane Chevalier avait ainsi saisi début avril le tribunal administratif de la «délibération litigieuse» du conseil municipal de Strasbourg. De son côté, Millî Görüs avait récusé les accusations «infondées» d'allégeance à Ankara ou de «séparatisme».