La mairie de Bordeaux dirigée par l'élu EELV (Europe écologie les Verts) Pierre Hurmic, s'est attirée les foudres de nombreux acteurs culturels en menant une campagne d'affichage dont le but était d'inviter les Bordelais à s'exprimer sur le thème de la culture dans le cadre d'un forum participatif. La ville souhaitait impliquer les habitants pour définir les orientations de la politique culturelle de la ville.
Dans ce but, fin mars, de nombreuses affiches ont fleuri dans les rues de la capitale girondine afin d'inviter les Bordelais à s'exprimer et à débattre autour de ce sujet. Le parti pris graphique de ces affiches était, selon la mairie, de mettre en avant diverses questions que les citoyens étaient susceptibles de se poser.
Parmi les trois affiches, deux n'ont pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux : «Artiste, c’est un métier ?», «La culture, ça coûte trop cher ?» alors même que les milieux culturels et artistiques sont touchés de plein fouet par les mesures sanitaires.
Sur Twitter, de nombreux internautes se sont indignés face à ces affiches qu'ils jugent maladroites voire offensantes pour la profession. Le directeur du festival de Musiques-en-Vercors, Franck Masquelier, s'est notamment demandé s'il pouvait y avoir «plus désastreux pour nos métiers ?».
Un autre internaute, passablement agacé, juge que «ces questions dirigées sont une honte» avant d'inviter tous ceux qui le souhaitent à se plonger dans la vie d'un artiste, ne serait-ce qu'une année.
Tout aussi agacé, un autre s'interroge : «nous pouvons aussi poser la question : "Les élus, ça coûte trop cher ?"».
Comme le rapporte l'antenne bordelais du site Rue89, la directrice de la communication à la mairie de Bordeaux, Claire Bouchareissas, a regretté cette polémique qui «décrédibilise le forum voulu comme un formidable outil de participation».
Elle a assuré que la mairie poursuivait deux objectifs avec cette campagne de communication : «Interpeller les Bordelais et les inciter à participer. Sur le premier point, force est de constater que c’est réussi mais malheureusement pas dans le bon sens ! «Il faut comprendre qu’on parle à tout le monde, et pas seulement aux artistes», a-t-elle précisé.