Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a affirmé ce 8 avril à l'issue du Conseil des ministres ne disposer d'«aucune information sur la participation de membres du gouvernement» aux supposés dîners clandestins qui font polémique depuis plusieurs jours.
Comme l'a rapporté Gabriel Attal, le président Emmanuel Macron a rappelé en Conseil des ministres que «tous ceux qui ont des responsabilités [devaient] être exemplaires» dans le respect des mesures de lutte contre le Covid-19. Il a en outre prévenu qu'il n'y aurait «aucune complaisance» à l'égard des contrevenants. Le chef de l'Etat a aussi dit «son attachement à ne pas rentrer dans une société de la délation et de la calomnie permanente», selon le représentant du gouvernement.
Dans l'après-midi du 8 avril, une perquisition a été menée au Palais Vivienne, propriété du collectionneur Pierre-Jean Chalençon, selon le parquet de Paris. Une perquisition avait déjà eu lieu la veille au domicile parisien de Christophe Leroy, soupçonné d'avoir organisé à Paris des repas clandestins, notamment au Palais Vivienne.
Christophe Leroy assure avoir réalisé des prestations légales
Christophe Leroy «a pu remettre un certain nombre de documents établissant que les prestations qu’il a effectuées l'ont été, comme la loi l'autorise, dans des domiciles privés et non pas dans des établissements recevant du public (ERP) de type restaurant», a indiqué son avocat, Thierry Fradet, dans un communiqué. «En tout état de cause et contrairement à ce qui a été affirmé de manière peu professionnelle, aucun membre du gouvernement n'a participé aux repas», a-t-il ajouté, dénonçant un «mauvais procès» à l'encontre de son client.
La diffusion par M6 le 2 avril d'un reportage sur de fastueux dîners clandestins à Paris a déclenché une vive polémique le week-end dernier, un des organisateurs présumés, identifié comme étant Pierre-Jean Chalençon, affirmant avoir «dîné dans la semaine dans deux-trois restaurants clandestins» où il aurait croisé «des ministres». Depuis, Pierre-Jean Chalençon est revenu sur ses déclarations, en expliquant avoir voulu faire de «l'humour». Le reportage faisait notamment état d'un dîner au Palais Vivienne «autour d'un menu caviar et champagne» au prix de 220 euros par personne concocté par le cuisinier. Il avait enflammé les réseaux sociaux, provoqué des réactions de la classe politique, et entraîné l'ouverture d'une enquête.
Thierry Fradet, qui a assuré que Christophe Leroy réservait ses déclarations aux enquêteurs, a estimé que les journalistes de M6 avaient «agi dans des conditions juridiquement critiquables», n'ayant pas annoncé «leur qualité» et ayant filmé «l'intérieur d'un domicile privé au moyen d’une caméra cachée».
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré le 6 avril qu'à sa connaissance, aucun ministre ne participait à de tels dîners de luxe clandestins. Il a pourfendu une rumeur qui «sape les fondements de la démocratie».