Sites inaccessibles, cyberattaques depuis «l’étranger» : Blanquer moqué sur les cours à distance

Sites inaccessibles, cyberattaques depuis «l’étranger» : Blanquer moqué sur les cours à distance© Alain JOCARD Source: AFP
Les élèves et les professeurs ont connu des difficultés le 6 avril (image d'illustration).
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Encore un couac pour l'Education nationale avec une série de bugs pour les plateformes permettant, comme l'an passé, l'école à la maison. Jean-Michel Blanquer évoque des attaques venant de l'étranger mais nombreux ont brocardé cet argument.

Tout devait être prêt pour l'enseignement à distance mais comme en 2020, l'école à la maison a débuté le 6 avril avec des bugs liés à des serveurs défaillants et, selon le ministre de l'Education nationale, des attaques informatiques.

Des «problèmes» que Jean-Michel Blanquer espérait voir réglés en fin de journée. Concernant le dispositif du Cned (Centre national d'enseignement à distance) «ma classe à la maison», celui-ci a subi des «perturbations». Au cours d'un point presse alors qu'il était en déplacement dans une école à Paris, le ministre a évoqué une «très forte attaque informatique venue de l'étranger». Le lendemain, la section cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert une enquête à ce propos. Confiée à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLTIC), celle-ci a été ouverte pour «accès frauduleux à un système de traitement automatisé» et «entrave au fonctionnement» d'un tel système.

Et ils réclament quoi, ces terroristes informatiques ? Un bic quatre couleurs et un accès VIP à Lumni ?

Pour ce qui est de l'impossibilité pour un grand nombre d'enseignants, de parents et des élèves à se connecter aux ENT (environnements numériques de travail), Jean-Michel Blanquer a expliqué qu'ils étaient gérés par «les collectivités locales, qui dépendent d'un opérateur privé à Strasbourg victime d'un incendie il y a quelques temps, qui n'a pas pu faire face à l'afflux de connexions ce matin». Jean-Michel Blanquer a semble-t-il fait référence à l'incendie des serveurs OVH du 10 mars. Sauf que le directeur général d'OVH, Michel Paulin, se sentant visé par cette explication, a tenu à contredire le ministre : «OVHcloud n'est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d'éducation à distance. L’incendie de Strasbourg n’a aucun lien avec ces derniers. Des régions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez Ovhcloud !»

A l'instar de Michel Paulin, les arguments de Jean-Michel Blanquer n'ont guère convaincu. «On se retrouve exactement dans la même situation que l'an dernier, on a l'impression qu'aucune leçon n'a été tirée. Il y a beaucoup de colère et d'amertume», a par exemple estimé auprès de l'AFP Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

Pour l'éditeur et co-rédacteur en chef du magazine culture Diacritik, Johan Faerber, «la honte, ce n'est pas Blanquer qui, pour camoufler le manque de préparation de l'Education nationale, soutient que l'effondrement des ENT résulte "d'une attaque de l'étranger", c'est que l'AFP et des journalistes relaient cela sans l'interroger ni rire». «Il faut des preuves de cette attaque», ajoute-t-il.

Le collectif des Stylos rouges s'est aussi moqué des attaques étrangères qui auraient conduit aux dysfonctionnements d'un des services de l'Education nationale : «Et ils réclament quoi, ces terroristes informatiques ? Un bic quatre couleurs et un accès VIP à Lumni [la plateforme éducative gratuite de l'audiovisuel public] ?»

De manière ironique, le journaliste Benoît Gallerey pose la question : «Mais... quelle puissance étrangère jalouserait assez notre enseignement en distanciel pour ourdir cela ?»

Le journaliste du Figaro Silvère Boucher-Lambert a également commenté avec ironie la déclaration de Jean-Michel Blanquer sur les présumées attaques étrangères qui seraient à l'origine des dysfonctionnements. Si le ministre n'a pas confié depuis quel pays précisément les auteurs auraient commis ces méfaits, le journaliste désigne implicitement, avec humour, la Russie comme étant le coupable idéal. Il a ainsi accompagné sa publication d'un dialogue aussi irréel que drôle impliquant Vladimir Poutine. 

Le député de La France insoumise Bastien Lachaud fait pour sa part un «bilan de la première matinée d'école à la maison» : «Les ENT [...] plantent, les serveurs du CNED [...] crashent, sans parler de tous ces élèves qui n'ont pas de matériel informatique. "Nous sommes prêts" disait Blanquer. Il avait un an pour préparer le distanciel. Et voilà le travail.»

L'an dernier, l'école à la maison avait en effet tout aussi mal commencé, avec des réseaux saturés et des espaces de travail inaccessibles. Des difficultés résolues au bout de quelques jourss

Les problèmes du 6 avril surviennent alors que l'enseignement à distance a été généralisé pour cette semaine depuis la fermeture des établissements scolaires le 2 avril au soir et jusqu'aux vacances de printemps unifiées à partir du 12 avril. Avant une rentrée le 26 avril en présentiel dans les écoles et en distanciel une semaine supplémentaire dans les collèges et lycées.

Au premier jour de l'application de ce dispositif contrarié par les aléas techniques, le chef de l'Etat a participé à un cours d’histoire avec des collégiens en visioconférence. «Je voulais vous remercier de vous adapter à la situation actuelle, je sais que ce n'est pas évident», a déclaré le chef de l'Etat au début de son échange avec 18 élèves d'une classe de 3ème du collège Itard à Oraison (Alpes-de-Haute-Provence). Il a assuré à cette occasion qu'il ne devrait pas y avoir «de nouveau confinement d'ici la fin de l'année scolaire».

Au début, les élèves n’ont pas voulu activer leur caméra, restant en écran noir, à l’exception de deux d’entre eux. 

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