Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce 29 mars les laboratoires Servier à 2,7 millions d'euros d'amende, ainsi que l'ex-numéro 2 du groupe à 4 ans de prison avec sursis dans l'affaire du Médiator.
«Malgré la connaissance qu'ils avaient des risques encourus depuis de très nombreuses années, [...] ils n'ont jamais pris les mesures qui s'imposaient et ainsi trompé [les consommateurs du Mediator]», a déclaré la présidente du tribunal correctionnel, Sylvie Daunis, jugeant le groupe pharmaceutique coupable de «tromperie aggravée» et d'«homicides et blessures involontaires».
Les laboratoires Servier ont «fragilisé la confiance dans le système de santé», a ajouté la présidente du tribunal. Le groupe pharmaceutique a toutefois été relaxé du délit d'«escroquerie».
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), jugée pour avoir tardé à suspendre la commercialisation du Mediator, a pour sa part été condamnée 225 000 euros d'amende pour «homicides et blessures involontaires» par négligence, à laquelle s'ajoutent des peines d'amendes contraventionnelles à hauteur de 78 000 euros. Le tribunal correctionnel a estimé que l'Agence avait «failli dans [son] rôle de police sanitaire et de gendarme du médicament».