France

A Paris, des milliers de personnes réclament une «vraie loi climat»

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris à la veille de l'examen à l'Assemblée du projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Un projet de loi fustigé par des militants écologistes pour son manque d'ambition.

A Paris, des milliers de personnes étaient dans la rue pour exiger une «vraie loi climat», contestant de fait le projet «climat et résilience» du gouvernement qui sera examiné à l'Assemblée nationale à partir du 29 mars. 

Parmi les slogans : «Une demi-loi, c'est comme une demi-molle, ça sert à rien», «sans gazole la fête est plus folle» ou «nous n'en poumons plus».

Le 26 mars, 230 personnalités politiques avaient déjà dénoncé un texte qui ne serait, selon eux, pas à la hauteur de l'urgence. Plusieurs parlementaires ont d'ailleurs été présents au début du cortège parisien dont le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, la présidente de Génération écologie Delphine Batho ou le député  ex-La République en marche, Cédric Villani.

«La loi du gouvernement ne vaut rien, c'est une comédie», a notamment réagi Jean-Luc Mélenchon lors d'un point presse, qui a prévenu que cette manifestation préparait une future loi climat lorsqu'il y aura une alternance en 2022.

Interviewé par RT France, le sénateur communiste Fabien Gay estime qu'«à l'arrivée, cette loi climat [...] est complètement dénaturée et elle ne répondra pas à l'urgence climatique et sociale».

Des membres de la Convention dite «citoyenne pour le climat» (CCC) – une assemblée créée par Emmanuel Macron pour fixer un cap de mesures sur l'écologie – étaient aussi du cortège. «Il n'y a pas de négociations possible avec le climat, c'est une course contre la montre», a par exemple déclaré pour l'AFP l'activiste écologiste Cyril Dion, qui fut le «garant» de la CCC. France info a constaté que seules dix propositions de la CCC sur 149, ont été «reprises sans filtre» dans le projet de loi gouvernemental.

Selon l'AFP, plus de 180 rassemblements du même type étaient prévus à travers la France. A Saint-Etienne (Loire), près de 400 personnes ont par exemple marché derrière une banderole «urgence climat, il est encore temps d'agir». A Rennes (Ille-et-Vilaine), ils étaient plus de 2 000 selon France Bleu.

Dans le cortège bordelais, entre 1 500 (selon la police) et 3 000 personnes (d'après les organisateurs) s'étaient réunies. A Toulouse (Haute-Garonne), les manifestants étaient 1 200 selon la préfecture, 2 500 d'après les organisateurs.

Si ces manifestations s'attaquent fortement aux orientations prises par le gouvernement, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili s'est tout de même réjouie de ces rassemblements, lors d'une interview pour France info. «Je suis heureuse qu'on ait une mobilisation pour le climat», a-t-elle ainsi déclaré le 28 mars pour la radio.