France

Saccage de l'Arc de Triomphe : prison avec sursis et travaux d'intérêt général pour les prévenus

Huit personnes, jugées pour des dégradations et des vols lors du saccage de l'Arc de Triomphe, ont été condamnées à des peines de prison avec sursis et de travaux d'intérêt général. Ils n'ont pas été reconnus comme les «principaux responsables».

Huit personnes ont été condamnées le 25 mars à Paris à des peines de prison avec sursis et de travaux d'intérêt général pour avoir participé au saccage de l'Arc de Triomphe en marge d'une manifestation des Gilets jaunes en 2018. Un ancien militaire qui comparaissait pour un tag sur le monument, a lui été relaxé faute de preuve. 

Jugés pour des dégradations et des vols, les huit prévenus ne sont pas les «principaux responsables» du saccage, jamais identifiés par les enquêteurs, avait reconnu le tribunal dès l'ouverture du procès le 22 mars. Tous les huit, pour la plupart sans casier judiciaire, devront effectuer 70 heures de travaux d’intérêt général pour être entrés dans ce monument historique. La présidente du tribunal a expliqué avoir «symboliquement», vu les faits reprochés, préféré cette sanction à une amende au terme d'une «audience pleine de symboles». 

Ceux qui avaient volé des petits objets (cartes postales, miniatures de l'Arc de Triomphe ou de la Tour Eiffel) dans le monument ont écopé d'une amende de 100 euros. Les prévenus reconnus coupables de dégradations ont écopé de peines allant jusqu'à huit mois de prison avec sursis, cette dernière pour le jeune homme filmé en train de tenter de fracasser une porte avec un extincteur.

Les images de la «prise» de l'Arc de Triomphe par des manifestants avaient fait le tour des médias et créé un immense émoi. La violence avait embrasé les rues de Paris le 1er décembre, lors du troisième acte des manifestations des Gilets jaunes. Des centaines de véhicules avaient été brûlés, des commerces pillés et l'Arc de Triomphe pris d'assaut par des manifestants.

Les piliers du monument historique avaient été couverts de tags jusqu'à cinq mètres de hauteur, la boutique et le musée du monument «saccagés» et «pillés». Bilan : environ un million d'euros de dégâts. Les neufs prévenus, pour la plupart âgés d'une vingtaine d'années, ont raconté devant le tribunal qu'ils étaient venus manifester «pacifiquement», «voir ce qu'il se passait», «par curiosité» ou «pour prendre des photos», et qu'ils étaient entrés dans l'Arc de Triomphe pour se «protéger» du gaz lacrymogène.

«C'était la panique», «l'hystérie totale», avaient-ils résumé devant le tribunal. Les «véritables casseurs», les «gros poissons», étaient par contre eux absents du procès, avaient regretté plusieurs avocats devant le tribunal.