France

AstraZeneca/thromboses : il y a «suffisamment [de cas] pour qu'on s'alerte», selon la HAS

La présidente de la Haute Autorité de santé s'est voulue rassurante au sujet de la vaccination des personnes âgées avec l'AstraZeneca, mais juge néanmoins préférable de patienter avant de vacciner les plus jeunes.

Interrogée sur France info le 25 mars, la présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), Dominique Le Guludec, est revenue sur les cas de Français atteints de thromboses après avoir reçu le vaccin AstraZeneca. Si elle reconnaît ne pas savoir «où on en est aujourd'hui», la scientifique rappelle qu'«il y a deux jours, il y avait environ six cas [...] suffisamment pour qu'on s'alerte».

«Ceux qui font des accidents sont plutôt des gens jeunes, c'est cela qui nous alerte», ajoute-t-elle, avant d'expliquer que la France avait pour cette raison «interrompu cette vaccination chez les gens jeunes».

«Comme on vaccine essentiellement les gens âgés [...] il n'y a pas tellement de gens jeunes encore qui ont reçu ce vaccin, donc nous avons besoin d'éclaircissements supplémentaires pour pouvoir [vacciner] chez les jeunes, c'est indispensable», argumente Dominique Le Guludec, qui précise : «Il a été observé en effet un type de pathologies très particulières. Il faut rassurer les Français, ce ne sont pas des embolies pulmonaires, des phlébites ou des infarctus [...], c'est une maladie de la coagulation [...] qui a été remontée par la [...] pharmaco-vigilance européenne et qui nous a amené en effet à se pencher sur l'utilisation de ce vaccin à nouveau.»

«En attendant davantage d'informations sur la nature de ces accidents [...] rares mais graves, nous préférons attendre et limiter puisqu'il n'y a pas eu à ma connaissance, à ce jour, d'atteinte [sur les] gens de plus de 55 ans», note Dominique Le Guludec.

Quant à savoir si les personnes de moins de 55 ans ayant reçu leur première dose doivent se faire injecter une deuxième dose, Dominique Le Guludec explique que la question «est en cours de réflexion». «On a du temps pour répondre parce que la deuxième dose se fait au troisième mois», poursuit-elle, assurant que «plus on attend, plus le vaccin est efficace».

L'EMA va convoquer un groupe d'experts

Un groupe d'experts se réunira le 29 mars dans le cadre de l'enquête de l'Agence européenne des médicaments (EMA) sur des cas de caillots sanguins signalés chez des personnes ayant reçu le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, sans lien avéré à ce stade.

Le comité de sécurité de l'agence «poursuit son évaluation des cas signalés. Dans ce contexte, l'EMA convoque un groupe d'experts ad hoc le 29 mars pour apporter une contribution supplémentaire à l'évaluation», a ainsi déclaré le régulateur européen dans un communiqué.

L'EMA avait établi la semaine dernière que le vaccin AstraZeneca était «sûr et efficace» et n'était pas lié à un risque plus élevé de caillots sanguins.