France

Un lycéen sur deux favorable au port de signes religieux ostensibles dans les lycées publics

Un sondage de l'Ifop pour la Licra révèle que plus d'un lycéen sur deux (52 %) se dit favorable au port de signes religieux ostensibles dans les lycées publics, deux fois plus que dans l'ensemble de la population (25 %).

52% des lycéens français se disent favorables au port de signes religieux ostensibles dans les lycées publics, selon un sondage de l'institut Ifop publié le 3 mars et commandé par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

Cette proportion d'un lycéen sur deux tranche avec les réponses données par l'ensemble de la population adulte, où seulement 25% des personnes interrogées se disent favorables au port de signes religieux ostensibles (voile, kippa, etc., précise l'Ifop) dans les lycées publics. Selon l'Ifop, «cette adhésion à l’expression religieuse des élèves dans l’espace scolaire semble en hausse», en comparaison avec les résultats d'une enquête européenne menée entre 2006 et 2009 «qui montrait qu’il y a une quinzaine d’années cette idée était majoritairement rejetée (à 58%) par les élèves de 14-16 ans».

Par ailleurs, en 2021, chez les lycéens, 49% ne voient pas non plus d'inconvénient à ce que les agents publics affichent leurs convictions religieuses, et 38 % sont favorables à ce qu'une loi autorise les élèves à porter un «burkini». En outre, 37% des lycéens interrogés estiment que les différentes lois encadrant la laïcité en France sont «discriminatoires» envers les musulmans. Et 52 % d'entre eux «contestent la liberté de se montrer irrespectueux vis-à-vis d’une religion et de ses dogmes». Pour le coup, cette proportion est presque identique à celle qui est observée dans l’ensemble de la population française (50%).

«C'est la victoire d'une vision anglo-saxonne ou même islamiste des choses. La religion n'est plus perçue comme un corpus de valeurs auxquelles on croit, mais comme consubstantielle de l'identité. Et la moquerie de l'identité étant perçue par certains comme intolérable, les réactions violentes ne sont plus incompréhensibles», a commenté auprès du Point François Kraus, auteur de l'enquête de l'Ifop.