Lors des questions au gouvernement au Sénat le 17 février, Jean Castex a déclaré «solennellement devant le Sénat et devant le pays qu'il n'y a[vait] pas et qu'il n'y aura pas de zones sans contrôles d'identité, en application des lois de la République».
Si le Premier ministre a débuté son intervention en assurant qu'il «respectait» l'autorité du Défenseur des droits, il a aussi rappelé que celle-ci était une «autorité administrative indépendante qui formul[ait] un certain nombre de préconisations», et que le gouvernement était aussi «indépendant» de celle-ci.
Cette intervention n'est pas une réelle surprise puisque le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait déjà annoncé lors du point presse du Conseil des ministres, plus tôt dans la journée, que la proposition du Défenseur des droits, Claire Hédon ne serait pas «suivie» par l'exécutif.
Nommée par Emmanuel Macron, Claire Hédon revient sur son idée face au tollé
Le 12 février, Claire Hédon avait formulé l'idée sur France Info d'«expérimenter l'arrêt du contrôle d'identité». Pour elle, «dans certains quartiers, pour certains jeunes», ces contrôles devenaient «insupportables», jugeant que «dans 95% des cas, les contrôles d'identité ne donn[aient] rien». Le Défenseur des droits avait en conséquence suggéré la possibilité de créer «des zones sans contrôle d'identité».
Face à cette perspective, plusieurs élus ont protesté, ainsi que des syndicats policiers comme Alliance, qui l'a accusée de vouloir créer «des zones de non-droit».
Le Canard enchaîné rapporte le 17 février qu'Emmanuel Macron aurait été également irrité par la suggestion de Claire Hédon – que le président a nommée à ce poste durant l'été 2020 – déclarant qu'elle avait «franchi les limites de l'imbécilité [...] oubli[ant] qu'elle devait aussi défendre le droit». Emmanuel Macron avait malgré tout déploré le 4 décembre 2020 sur Brut le problème des contrôles discriminatoires levant, le lendemain, une levée de boucliers de la part de policiers.
Se défendant sur Europe 1 le 16 février, Claire Hédon a expliqué qu'elle n'a «jamais souhaité mettre fin aux contrôles d'identité» mais à «l'absence de contrôles d'identité dans certaines zones sans traçabilité», en évoquant le fait que certains étaient «discriminatoires». Elle a ainsi demandé la mise en place «soit d'un récépissé, [...] soit d'une quantification c'est-à-dire un enregistrement du nombre de contrôles [...] faits avec quels buts, soit [...] des caméras». Rétropédalage ?