France

Attentat déjoué à Paris : trois djihadistes condamnés à des peines de 22 à 30 ans de prison

Ce 17 février, trois djihadistes jugés pour avoir planifié un attentat à Paris en 2016 ont été condamnés à des peines de 22 à 30 ans de prison. Ils ont accueilli le verdict sans réaction et ont dix jours pour faire appel.

Trois djihadistes jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris pour association de malfaiteurs terroriste ont été condamnés le 17 février à des peines de vingt-deux à trente ans de réclusion criminelle, rapporte l’AFP. 

Au regard de leur «dangerosité», la cour d'assises a assorti leur peine d'une période de sûreté des deux tiers. Le Strasbourgeois Hicham Makran a été condamné à vingt-deux ans de réclusion, son ami d'enfance Yassine Bousseria à vingt-quatre ans et le Marocain Hicham El-Hanafi à la peine maximum de trente ans d'emprisonnement. Ce dernier, de nationalité marocaine et sans attache en France, aura l'interdiction définitive de demeurer sur le territoire français à l'issue de sa peine. Les trois condamnés seront par ailleurs inscrits au fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait).

Dans la matinée, deux des accusés, Yassine Bousseria et Hicham El-Hanafi, avaient demandé que la cour leur accorde de «l’espoir». Hicham Makran (dont les capacités de compréhension sont «limitées» selon les experts et qui souffre de dyslexie) n'avait pas souhaité prendre une dernière fois la parole. Le parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis des peines allant de vingt à trente ans de prison.

Un attentat déjoué grâce à l'opération judiciaire «la plus ambitieuse de la France»

Apprenant le verdict, plusieurs avocats n'ont pas caché leur déception en notant que la cour s'était montrée plus sévère que les réquisitions du Pnat. «Même le Pnat est dépassé», a ironisé l'un d'eux en notant que la cour avait délibéré à peine plus de trois heures avant de prononcer son verdict. Les trois condamnés, qui ont accueilli le verdict sans réaction, ont dix jours pour faire appel.

Jugés depuis le 1er février pour un projet d'attentat à Paris en 2016, le projet avait finalement été mis en échec grâce à une opération de cyberinfiltration de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sein de l'organisation djihadiste.

«L'opération "Ulysse" [du nom de l'agent de la DGSI ayant infiltré les réseaux de l'Etat islamique] a été l'opération judiciaire la plus ambitieuse de la France en matière d'antiterrorisme», s’était félicité Benjamin Chambre, vice-procureur de la République auprès du tribunal de grande instance de Paris.