L'infectiologue Didier Raoult s'est longuement confié au Figaro Magazine, en amont de la parution le 11 février 2021 de ses Carnets de guerre Covid-19 (éd. Michel Lafon). Dans un entretien publié le 5 février, le directeur de l'IHU Méditerranée de Marseille est revenu sur les nombreux débats qu'il a provoqués depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Questionné sur d'éventuels regrets dans ses propos passés, le scientifique a affirmé qu'il n'en avait aucun. Alors qu'il avait annoncé au printemps 2020 que l'épidémie était «en train de disparaître», il affirme auprès de l'hebdomadaire qu'il «maintient» cette affirmation. «Le virus d’août n’est pas celui du printemps : c’est un nouveau variant, qui nous vient d’Afrique. Certains croient que je joue sur les mots. Quand on travaille sur les épidémies virales depuis quarante ans, on essaie d’être précis», développe-t-il.
Au sujet de l'hydroxychloroquine et de son efficacité contre le Covid-19, le professeur marseillais explique avoir «eu affaire à des études bidonnées qui affirmaient la toxicité de ce médicament que l’on administre à des millions de patients depuis trente ans». Didier Raoult renvoie notamment vers le site C19study.com, qui «a fait une méta-analyse des 200 publications sur l’hydroxychloroquine. Il en ressort que c’est un médicament qui marche plutôt bien contre le coronavirus». «Je n’ai jamais dit qu’elle allait guérir 100% des patients. En revanche, je maintiens que cette molécule améliore l’état des malades précoces ou avancés, mais pas en phase finale», précise-t-il encore.
«Le président a eu raison»
L'infectiologue pointe par ailleurs du doigt les conflits d'intérêts dans le milieu de la recherche : «Ça fait vingt ans que je refuse de travailler avec l’industrie pharmaceutique. Face à elle, les contre-pouvoirs sont insignifiants. Il n’est pas normal que des médecins se prononcent sur des médicaments au sujet desquels ils se trouvent en conflit d’intérêts. C’est étonnant, parce que dans les autres secteurs de la société, ce genre d’attitude n’est plus tolérée.»
Enfin, Didier Raoult salue la décision d'Emmanuel Macron de ne pas reconfiner la France (pour l'instant) face à la menace des variants. «Le président a eu raison. Je l’ai dit très souvent depuis un an : les mesures sociales de correction ne marchent pas parce qu’elles créent trop de dommages collatéraux. Le bénéfice-risque n’est pas satisfaisant», argumente le scientifique, selon qui «la seule chose qui marche dans le contrôle de l’épidémie, c’est la précocité de mise en place des tests, et l’isolement des malades».