Il aura fallu plus d'un an et demi – exactement 560 jours – pour que le ministère de la Justice réponde précisément, le 2 février 2021, à la question écrite posée le 23 juillet 2019 par le député Sébastien Chenu (non-inscrit, par ailleurs porte-parole du Rassemblement national) concernant le coût annuel de la détention et de la surveillance de Salah Abdeslam, soupçonné d'avoir participé à la conception, l'organisation et la réalisation des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés.
Huit agents de surveillance et cinq cellules dédiées
Dans sa réponse mise en ligne sur le site de l'Assemblée nationale et publiée au Journal officiel, le ministère de la Justice explique : «S'agissant du coût de sa surveillance par les services pénitentiaires, celui-ci se décompose de la façon suivante. 397 340 euros par an (en moyenne) au titre des dépenses de personnel : Salah Abdeslam fait l'objet d'une surveillance permanente par une équipe dédiée composée de huit agents […] qui se répartissent sur trois postes de surveillance (un poste "jour" et deux postes "nuit") et permettent ainsi une veille continue [ainsi que] 97 €/jour, soit 35 405 euros par an pour la nourriture, le blanchiment de son linge, le chauffage de sa cellule.» Soit un total de 432 745 euros.
Le ministère ajoute que 16 020 euros avaient été dépensés «au titre du système de vidéo-protection mis en place», précisant qu'il ne s'agissait pas d'une dépense récurrente, tout comme les 189 552 euros «pour le brouillage à proximité de sa cellule afin d'empêcher toute communication téléphonique illicite».
«Pour la détention de S. Abdeslam, cinq cellules sont mobilisées : une cellule vidéo-surveillée qu'il occupe, une laissée libre et équipée en cas d'incident, une dans laquelle est installé le dispositif de surveillance, et enfin une dernière cellule équipée d'un rameur et d'un vélo, également vidéo-surveillée, qu'il utilise occasionnellement. La dernière cellule voisine est laissée vide, par sécurité», explique encore le ministère.
Dans un article publié le 5 février, nos confrères de Capital ajoutent que ces dépenses mises bout à bout «font sans doute de Salah Abdeslam le détenu le plus cher de France».
Selon les dernières informations rapportées par les médias, le procès des attentats de novembre 2015 pourrait se tenir dans le dernier tiers de l'année 2021, possiblement en septembre.