France

«Rengaine victimaire» : après ses propos sur la police, Assa Traoré s'attire à nouveau les critiques

La militante Assa Traoré a provoqué de nombreuses réactions après avoir affirmé que «les hommes noirs et arabes ne sont pas en sécurité en France». Pour Raphaël Enthoven, «Assa Traoré est devenue le carburant et l’alibi de l’extrême droite».

Dans une entretien à Jeune Afrique publié le 4 février 2021, la militante contre les violences policières Assa Traoré a déclaré que «les hommes noirs et arabes ne sont pas en sécurité en France», s'attirant les foudres de nombreuses personnalités sur la toile.

La sœur d'Adama Traoré, mort en 2016 au terme d'une course-poursuite avec les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise), explique que «oui, nous sommes en danger, oui les Noirs sont en danger, oui les Arabes sont en danger, les personnes issues de l’immigration sont en danger». «Ils meurent sous les violences et les coups de cette police», ajoute-t-elle.

Des propos qui lui ont valu plusieurs commentaires négatifs en réponse sur les réseaux. Mila, l'adolescente harcelée pour ses positions anti-islam, a ainsi écrit que «les jeunes filles blanches non plus (je sais de quoi je parle)» ne se sentent pas en sécurité.

La journaliste et essayiste Sonia Mabrouk a qualifié les déclarations d'Assa Traoré de «rengaine victimaire et identitaire».

«C’est gentil à elle de se souvenir de la communauté asiatique»

L'essayiste Raphael Enthoven a ironisé : «Sans compter les victimes de viols en cellules, contraints de sucer sous la menace d’une fourchette, qu’on passe à tabac ensuite pour être certains qu’ils se taisent.»

Une référence à une information du Point publiée à l'été 2020, qui indiquait que l'ancien co-détenu d'Adama Traoré avait été indemnisé par la justice à la suite d'une plainte pour des faits de viol et d'agression sexuelle de la part du frère d'Assa Traoré.

La célèbre violoniste Zhang Zhang a également commenté sur Twitter l'interview de la militante : «C’est gentil à elle de se souvenir de la communauté asiatique de France, qui comme elle l’a dit, ne se sent pas en sécurité en raison de la criminalité croissante qui les vise, mais cette violence anti-asiatique ne vient pas de la police.»