France

Bioéthique : le Sénat vote le texte sans la mesure d'extension de la PMA à toutes les femmes

Dans la nuit du 3 au 4 février, le Sénat a adopté le projet de loi de bioéthique amputé de son premier article, l'ouverture de la PMA à toutes les femmes. Cette disposition pourra néanmoins être rétablie par les députés.

Le Sénat a adopté dans la nuit du 3 au 4 février le projet de loi de bioéthique mais le texte a perdu son premier article, qui contient l'ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes. Le texte a également été amputé d'un autre de ses articles majeurs : la possibilité pour les femmes d'une autoconservation de leurs ovocytes sans raison médicale.

Autre changement apporté au texte sur le volet recherche, les sénateurs ont interdit la création d'embryons transgéniques et d'embryons chimériques ainsi que toutes les techniques de modification génomique des embryons humains.

Toutes ces dispositions pourront toutefois être rétablies quand le texte sera examiné en deuxième lecture à l’Assemblée nationale.

La gauche et la majorité En Marche dénoncent «un texte complètement dénaturé»

Le texte examiné en deuxième lecture dans une ambiance tendue, a été adopté à main levée à un peu plus d'1h30 du matin, avec les seules voix de la majorité sénatoriale de droite.

À noter qu'en première lecture, il y a tout juste un an, le Sénat avait voté le texte avec sa mesure phare ouvrant la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, excluant toutefois la prise en charge par la Sécurité sociale.

De leur côté, la gauche et les groupes RDPI (Rassemblement démocratique et social européen) ont voté contre «un texte complètement dénaturé», selon Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte. «Ce texte vous l'adopterez sans nous parce que ce texte c'est le résultat d'un gâchis», a lancé le rapporteur PS (Parti Socialiste) Bernard Jomier, rapporte l'AFP.

Sur Twitter, le sénateur d'Ille-et-Vilaine, Daniel Salmon, membre du groupe Ecologiste - Solidarité et Territoires, a dénoncé un projet de texte vidé de sa substance par une droite sénatoriale qu'il estime retranchée dans ses positions les plus réactionnaires.

Potentiel candidat à la présidentielle de 2022, le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau s'est quant à lui montré résolument opposé à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.