L'utilisation de masques «faits maison» s'est développée eu égard à la pénurie de masques industriels au début de pandémie. Une utilisation aujourd'hui déconseillée par le ministère de la Santé : sur France Inter le 19 janvier, Olivier Véran a ainsi déclaré que «le masque artisanal qu'on fabrique chez soi avec la meilleure intention du monde, en respectant les normes Afnor, [...] n'offr[ait] pas nécessairement toutes les garanties nécessaires». En revanche, le membre du gouvernement recommande le port de «la quasi-totalité des masques industriels».
«C'est sur recommandation du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) que le gouvernement français a décidé de changer son fusil d'épaule», souligne Le Parisien, rappelant que l'institution avait estimé que les masques artisanaux ne bénéficiaient pas d'une filtration optimale pour lutter contre les variants du Covid-19, et notamment le variant anglais. Le HCSP a alors recommandé l'utilisation de modèles chirurgicaux ou en tissu de catégorie 1.
Sauf que la position désormais affichée par le ministre français de la Santé est d'ores et déjà remise en cause par l'Académie nationale de médecine via un communiqué publié le 22 janvier, intitulé : «Faut-il modifier les gestes barrière face à l’irruption de variants du SARS-CoV-2 ?»
Dans ce texte, l'Académie rappelle que le HCSP préconise «de ne porter que des masques chirurgicaux ou des masques en tissu de catégorie 1 (norme Afnor) et d’étendre la distanciation physique de 1 à 2 mètres entre chaque personne», face à la circulation de variants plus contagieux dans la population. Ce renforcement des mesures de précaution, juge l'Académie, «relève d’un principe de précaution que justifie le risque d’une reprise épidémique», mais «manque de preuve scientifique».
«Un tel changement des recommandations concernant une pratique avec laquelle l’ensemble de la population avait réussi à se familiariser risque de susciter de l’incompréhension et de raviver les doutes sur le bien-fondé des préconisations officielles», écrit également l'institution.
L'OMS recommande les masques artisanaux – à certaines conditions
Ainsi que l'a rapporté Le Parisien également, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se montre favorable à l'utilisation de masques artisanaux à certaines conditions.
«Les masques en tissu, non chirurgicaux, peuvent être utilisés par toutes les personnes âgées de moins de 60 ans qui ne présentent pas des problèmes de santé particuliers [...] Nous n'avons aucune indication suggérant que le mode de transmission aurait changé», a déclaré la responsable de la gestion de la pandémie à l'OMS, Maria Van Kerkhove. «Tous les masques en tissu ne sont pas identiques. Les masques en tissu doivent être à trois couches», a-t-elle par ailleurs précisé sur Twitter ce 23 janvier, renvoyant les internautes aux indications de l'OMS concernant l'utilisation de masque contre le Covid-19.
Dans un document publié le 1er décembre dernier, l'OMS conseillait en effet l'utilisation de masques artisanaux dès lors qu'ils sont composés d'une couche interne en matière hydrophile (c'est-à-dire un matériel qui absorbe l'eau), une couche externe constituée de matériau hydrophobe (soit une substance ne pouvant être mouillée par l'eau) et enfin, une couche hydrophobe moyenne pour la filtration ou la rétention des gouttelettes.