France

Le Covid-19 a entraîné une forte baisse de l'immigration en France

Les chiffres du ministère de l'Intérieur indiquent une diminution de plus de 20% du nombre de titres de séjours délivrés en 2020 par rapport à 2019. Une baisse imputable à la pandémie de Covid-19.

Selon les chiffres publiés le 21 janvier par la Direction générale des étrangers en France (DGEF), le nombre de titres de séjour délivrés par les autorités françaises à des étrangers (hors Union européenne) est passé de 277 406 en 2019 à 220 535 en 2020, soit une baisse de 20,5%. L'immigration économique accuse la plus forte baisse (-31,1%). Une chute de l'immigration vers la France que l'administration explique par différents effets de la pandémie de Covid-19. 

Le ministère de l'Intérieur cite la fermeture des frontières, la suspension de certains services administratifs pendant le confinement, les tests PCR obligatoires ou encore le ralentissement massif du trafic aérien comme explication de cette forte baisse, comme le rapporte Les Echos.

L'immigration non-économique moins concernée

Les titres de séjour pour motif économique sont ceux qui ont connu la plus forte baisse, passant de 39 000 à 27 000. Les travailleurs saisonniers et des scientifiques sont les plus touchés, avec une diminution de respectivement 40,2% et 39,9%. Le ministère de l'Intérieur explique cependant que «les chercheurs ont bénéficié du développement du télétravail». Le nombre de «passeports talent» – un dispositif en œuvre depuis 2018 destiné aux travailleurs hautement qualifiés, aux créateurs d'entreprises et aux artistes – a été presque divisé par deux l'an dernier (5 431 titres délivrés). 

L'immigration non-économique est en revanche moins affectée : les titres de séjour accordés pour des motifs familiaux ont diminué de 16,9% (75 245 titres délivrés), et ceux relevant du droit humanitaire (32 080 titres) de 15,3%. Il s'agit de la catégorie qui a enregistré la plus faible baisse. Le nombre de titres de séjour accordés aux étudiants a quant a lui diminué de 20,4%, pour s'établir à 71 900 sur l'ensemble de l'année 2020.

Moins de demandeurs d'asile, mais aussi moins d'expulsions

Le nombre de demandes d'asile a quant à lui chuté d'environ 40%, ce qui met un coup d'arrêt à la hausse enregistrée depuis la crise migratoire de 2015. Une situation que le ministère impute à «l'impact des confinements sur l'activité des Guda [guichets uniques pour demandeurs d'asile] et sur la circulation des étrangers». Le statut de réfugié a été accordé à 24 118 demandeurs contre 36 275 en 2019, soit une baisse de 33,5%. Le taux final d'admission au statut de réfugié est de 34,5% contre 38,1% en 2019. 

La pandémie a également influé sur les sorties du territoire national : les expulsions de personnes en situation irrégulière ont diminué de moitié (47,8%) par rapport à 2019, là encore à cause de la crise sanitaire selon Les Echos (difficultés pour organiser les déplacements, fermeture des frontières, fermeture de nombreux consulats des pays étrangers...).

L'impact du Covid-19 s'est par ailleurs très nettement fait ressentir sur la demande de visas touristiques («court séjour ou transit») dont le nombre a diminué de 82,9%. Une effondrement dû en grande partie à l'absence de touristes asiatiques : la Chine, traditionnellement premier pays d'origine des titulaires de visas, passe ainsi en 2020 à la quatrième place, derrière le Maroc, la Russie et l'Algérie. Une situation dramatique pour le secteur touristique français, qui représente 7% du PIB.