Dans une ambiance électrique et tendue, l'Assemblée nationale a donné le 20 janvier au soir son feu vert à la prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 1er juin face à l'épidémie de Covid-19, en dépit de l'opposition de gauche comme de droite. Un article du texte initial proposé par le gouvernement rendait applicable le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 30 septembre mais il a été a été retiré en commission des lois à l'Assemblée.
En commission des lois au Sénat, le 21 janvier, Olivier Véran a expliqué cette orientation.
«Nous ciblons 15 millions de personnes vaccinées d'ici l'été», annonce le ministre de la Santé, en prévenant que ce chiffre était loin d'être l'idéal pour protéger la population : «Cela représente une grosse partie de la population à risque de forme grave, quoique... si on ajoute toutes les personnes qui sont en maladies chroniques, plus les personnes âgées de 60 ans et plus, on est plus proche des 25 à 30 millions de personnes.»
Il argumente ainsi que «même avec la meilleure organisation et tous les approvisionnements qui arriveraient en temps et en heure», la France ne pourrait vacciner toutes les publics fragiles d'ici à l'été. «Raison pour laquelle nous demandons [...] la poursuite des mesures de protections sanitaires jusqu'à l'automne», justifie-t-il. «C'est mathématiquement, me semble-t-il, défendable», conclut le membre du gouvernement.
Pourtant, lors de son passage au 20 heures de TF1 dans la soirée du 21 janvier, Olivier Véran a dit s'attendre à ce que «probablement 1,3 à 1,4 million» de personnes soient vaccinées fin janvier, puis 43 millions à la fin du mois de juin, 57 millions à la fin du moins de juillet et 70 millions d'ici à la fin août. Il a néanmoins précisé que la vaccination de l'ensemble de la population d'ici fin août nécessitait «une circonstance précise» : que la totalité des vaccins commandés soit validée par les autorités sanitaires européennes et mondiales.
Le texte de la prorogation de l'état d'urgence sera au menu du Sénat en première lecture le 27 janvier en vue d'une adoption définitive avant le 16 février, date actuelle de fin d'application de ce régime d'exception.