France

Covid-19 : ralentissement des vaccinations de soignants pour répondre aux besoins des centres-villes

Les établissements de santé disposant du vaccin Pfizer-BioNTech ont été sommés de rediriger leurs stocks vers les centres-villes qui manquent de doses. Ils doivent démarrer leur campagne de vaccination des personnes de plus de 75 ans autonomes.

Ainsi que le rapporte le journal Libération, le directeur de l’offre des soins de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, Didier Jaffre, a fait savoir le 13 janvier aux établissements de santé disposant du vaccin Pfizer-BioNTech, qu'ils devraient rediriger 85% de leurs stocks de vaccins vers les centres de ville. Ceux-ci n'auraient en effet pas les doses nécessaires pour commencer leur campagne de vaccination des personnes de plus de 75 ans toujours autonomes. Un début de campagne qui est annoncé pour le 18 janvier.

Cette décision produit des conséquences directes dans les établissements de santé où une mobilisation d'ampleur était en cours pour vacciner les soignants de plus de 50 ans. Le système de prise de rendez-vous prévu à cet effet pourrait être temporairement bloqué, selon des professionnels de Santé parmi lesquels certains, cités par le même journal, dénoncent «la mise en concurrence honteuse des soignants, qui sont en première ligne, ultra-exposés, et les personnes âgées fragiles».

«Il n’est pas demandé d’annuler des vaccinations mais de les reporter de quelques jours», se défend de son côté l'ARS.

«Nous devons garantir que tous les centres de vaccination seront approvisionnés dès [le 18 janvier], et cela ne peut se faire que sur les stocks de vaccins détenus dans les [établissements de santé]. Ces stocks permettent d’assurer l’approvisionnement pour trois jours de fonctionnement des centres, et de continuer les vaccinations des personnels des établissements de santé et des professionnels libéraux, mais en nombre limité, «le 18, 19 et 20 janvier», a par ailleurs expliqué Didier Jaffre dans un document cité par le quotidien.

Alors que l'AP HP a décidé ce 14 janvier de ne pas déprogrammer les rendez-vous de vaccination de la semaine à venir pour ses patients à risque – cancéreux, greffés ou dialysés – ou pour ses soignants à risque, les autres rendez-vous sont quant eux pour l’heure «gelés», toujours selon Libération.