France

Malgré un recours, le couvre-feu anticipé maintenu à 18h à Cannes

Le tribunal administratif de Nice a estimé que le recours intenté par Cannes et trois autres municipalités pour contester le couvre-feu anticipé à 18h, ne revêtait pas «caractère grave ni manifestement illégal».

La justice a débouté le 11 janvier 2021 la mairie LR de Cannes d'un recours intenté avec trois autres municipalités contre le couvre-feu anticipé à 18h au lieu de 20h appliqué depuis le 1er janvier dans les Alpes-Maritimes, et dont des élus dénonçaient les «effets pervers».

Le tribunal administratif de Nice a estimé que l'arrêté avait une «portée relativement limitée» et l'atteinte à la liberté du commerce et à celle d'aller et venir «ne revêt pas un caractère grave ni manifestement illégal», selon l'ordonnance consultée par l'AFP. Dans la Marne, une demande de suspension avait déjà été rejetée le 7 janvier.

A l'audience, l'avocat Xavier Bigas, représentant les villes de Cannes, Grasse, Antibes, Villeneuve-Loubet et le syndicat des professionnels de l'hôtellerie-restauration Umih avait produit des attestations de commerçants et s'était plaint que «mécaniquement, les gens [aient] moins de temps pour faire leurs courses après le travail».

Outre le pic de fréquentation dans les magasins, l'avocat, accompagné de Frank Chikli, adjoint au maire de Cannes et chef du service imagerie à l'hôpital de la ville, avait aussi pointé la concentration d'usagers dans les transports avant 18h.

Une «mesure d’équilibre», selon la représentante du préfet

«Le préfet n'interdit pas les déplacements par gaieté de cœur, c'est une mesure d'équilibre [...] ça demande un peu de solidarité, de la patience», lui avait répondu la représentante du préfet et sa directrice adjointe, Elisabeth Mercier. Elle avait cité une étude de l'institut Pasteur démontrant que les transports en commun ne provoquaient «pas de sur-risque de contamination» en promettant que «la situation serait réévaluée si on avait une embellie». 

Les Alpes-Maritimes sont dans une situation sanitaire «préoccupante» avec le taux d'incidence du virus le plus élevé en France métropolitaine, avait elle aussi pointé.  Pour justifier le couvre-feu anticipé, la préfecture avait notamment invoqué l'exemple de la Guyane, avant d'admettre au tribunal avec l'ARS que la comparaison n'était peut-être pas bonne.

Contrairement à son homologue de Cannes, le maire LR de Nice Christian Estrosi était favorable aux restrictions. «Olivier Véran lui [avait] téléphoné en lui disant "est-ce que tu préfères un confinement ou un couvre-feu ?"», s'est défendu le 11 janvier sur France Bleu Azur son premier adjoint Anthony Borré. «Il faut être responsable quand on voit les chiffres de notre département. Maintenant, chacun a sa position, je la respecte mais je veux dire à ces maires qui sont des amis, ne nous trompons pas de combat», a-t-il ajouté.

Depuis le 11 janvier, le couvre-feu a aussi été avancé à 19h à Monaco en raison d'indicateurs épidémiologiques passés «à l'orange» et les restaurants ne peuvent plus ouvrir le soir. En période de soldes, la principauté a aussi accru ses contrôles visant les non-résidents pour éviter un déferlement de clients français durant le week-end.