France

Alain Soral condamné en appel pour une «quenelle» devant le tribunal de Colmar

Alain Soral, relaxé en première instance, a été condamné ce 6 janvier par la cour d'appel de Colmar à 150 jours-amende après avoir diffusé en 2019 sur internet un cliché de lui effectuant une «quenelle» devant le tribunal de Colmar.

Infirmant partiellement le jugement prononcé le 10 janvier 2020 par le tribunal correctionnel de Colmar (Haut-Rhin) la cour d'appel de Colmar a condamné ce 6 janvier 2021 l'essayiste Alain Soral pour «injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion», après la diffusion sur son compte Twitter et son site Egalité et Réconciliation d'une photo prise le 5 mai 2019 le montrant réalisant une «quenelle» devant le tribunal de Colmar. L'information a été rapportée par l'AFP, qui a consulté l'arrêt en question.

La cour d'appel a en revanche confirmé la relaxe pour «provocation à la haine» prononcée en première instance, faits pour lesquels Alain Bonnet, dit «Soral», était également poursuivi.

«[Alain Soral devra verser] 150 jours-amende d'un montant unitaire de 150 euros», indique la cour. En cas de défaut total ou partiel de paiement, il sera incarcéré pour une durée correspondant au nombre de jours-amende impayés.

La «quenelle» (bras tendu vers le bas et main opposée posée sur l'épaule) a été popularisée par l'humoriste controversé Dieudonné, geste qu'il qualifiait d'«anti-système».

Or selon le tribunal, qui rappelle qu'Alain Soral a été condamné pour avoir fait une «quenelle» au milieu du Mémorial de la Shoah de Berlin, il est «notoire» que ce geste est «parfois un faux nez de l'antisémitisme». Elle juge que, «dans l'esprit» d'Alain Soral, elle revêt donc une «signification antisémite». Dès lors, en diffusant une photo de lui faisant une «quenelle» devant le palais de justice de Colmar, Alain Soral entendait selon la justice «persister et signer dans une provocation antisémite».

«L'acte avait pour finalité d'injurier la communauté juive», selon l'avocat de la Licra

«Nous somme satisfaits [par cette décision]», a réagi Rodolphe Cahn, l'avocat de la Licra, partie civile avec le Consistoire israélite du Haut-Rhin et SOS Racisme. «L'acte avait pour finalité d'injurier la communauté juive», a-t-il ajouté, interrogé par l'AFP, saluant «un arrêt bien motivé».

Alain Soral a été condamné à une vingtaine de reprises, le plus souvent pour des infractions similaires. La cour d'appel de Colmar a d'ailleurs rappelé ces multiples condamnations, relevant que les faits pour lesquels elle l'a condamné le 6 janvier constituaient une «énième injure publique à caractère raciste» témoignant «d'une volonté de persister dans cette voie».