France

Paris : la justice ordonne aux squatteurs du Petit Cambodge de quitter les lieux

La justice a ordonné l'évacuation d'un local loué par le restaurant le Petit Cambodge, dans le Xe arrondissement de Paris, et occupé depuis la mi-novembre par des militants en lutte contre la «gentrification» du quartier.

«L'expulsion qui pourrait être ordonnée afin de mettre fin au trouble manifestement excessif ne se révèle pas disproportionnée» : dans son ordonnance de référé ce 4 janvier, le président du tribunal judiciaire de Paris a accordé 48 h aux occupants d'un local du restaurant le Petit Cambodge pour libérer spontanément les lieux.

Les occupants doivent quitter les lieux dans les 48 heures, sous peine de devoir payer 150 euros par jour de retard.

Ce local est loué depuis décembre 2015 par les propriétaires du restaurant où 15 personnes avait été tuées dans les attentats du 13 novembre 2015. Ils entendent, a expliqué leur avocate à l'audience le 29 décembre, y installer un troisième restaurant après ceux de la rue Alibert – cible des attaques djihadistes de 2015 – et de la rue Beaurepaire. 

Mais, selon les squatters, les travaux de rénovation n'ont jamais débuté. Ce local vide, dénoncent-ils, est le symbole de la «gentrification» du quartier au profit de «spéculateurs», de la plateforme Airbnb ou de «restaurants de luxe et bobo». Ils voulaient en faire un centre social autogéré qui, selon eux, hébergerait déjà des personnes en grande précarité. 

Mais le tribunal a estimé qu'aucune preuve convaincante n'avait été apportée d'un tel hébergement, et donc que l'expulsion du local pouvait être ordonnée, puisqu'elle ne «portait pas atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale ou du domicile de quiconque».

Les occupants sont en outre condamnés à verser 153 euros par journée d’occupation. Quant à la demande de provision déposée par le restaurant pour préjudice moral et matériel, elle a été refusée.