France

L'Académie de médecine regrette la lenteur de la campagne de vaccination française

Le démarrage très progressif de la campagne vaccinale contre le Covid-19 en France a été critiqué par l'Académie de médecine. Le bilan hexagonal est, à ce jour, «difficile à défendre» en comparaison d'autres pays européens, selon l'Académie.

«Il n'est plus temps d'attendre» : l'Académie nationale de médecine a regretté le 31 décembre le démarrage «très lent» de la campagne de vaccination contre le Covid-19, jugeant les précautions prises «excessives».

L'Académie note une mise en œuvre «progressive» de la campagne, qui a commencé le 27 décembre dans les Ehpad, en raison du processus de recueil du consentement, de la recherche d'éventuelles contre-indications chez une population fragile et du maintien du patient en observation 15 minutes après l'injection.

«Cette extrême prudence est assumée par les autorités sanitaires qui écartent la possibilité de simplifier ces procédures pendant la phase préliminaire. Elle est sanctionnée par un démarrage très lent du programme», ajoute-t-elle dans un communiqué, estimant le premier bilan, 100 personnes vaccinées en trois jours, «difficile à défendre» en comparaison d'autres pays européens.

Des «précautions excessives» ?

«Adoptées pour rassurer une opinion publique gagnée par l'hésitation, ces précautions excessives risquent de susciter a contrario une incompréhension croissante vis-à-vis d’une campagne dont le coup d’envoi semble manquer de détermination», insiste l'Académie, qui rappelle le bilan humain de l'épidémie en France, soit 64 000 décès, «dont près d’un tiers dans la population à haut risque qui doit être vaccinée au cours des huit prochaines semaines». «Face à ce constat, la campagne nationale d'immunisation doit être exemplaire dans un pays qui a tant contribué à l’élimination des maladies infectieuses par la vaccination», estime encore la société savante.

L'Académie recommande ainsi de «simplifier et raccourcir autant que possible les procédures de vaccination dans les Ehpad».

Elle plaide également pour que la première phase de vaccination soit déployée en priorité dans les départements les plus touchés et pour la transparence sur l'état des stocks de vaccins, afin que la mise en œuvre de la stratégie vaccinale n'apparaisse pas «dictée par des aléas de livraison».

«Nous gagnerons cette bataille, ensemble !», a de son côté affirmé le ministre de la Santé Olivier Véran, en conclusion d'une série de tweets dédiés à la campagne de vaccination nationale, publiés en fin d'après-midi ce 31 décembre, dans lesquels il a assumé ce rythme au départ lent et ces précautions. Il a par ailleurs réitéré que la vaccination allait prochainement «prendre de l'ampleur» pour se placer au même niveau que les pays voisins.

«En transparence, toutes les informations seront rendues disponibles aux Français : nombre de vaccins délivrés, tolérance, efficacité», a par ailleurs déclaré le ministre.