France

Un conseiller de Macron déjeune avec Marion Maréchal et crée la polémique

Bruno Roger-Petit, conseiller du chef de l'État, a invité à déjeuner Marion Maréchal, selon les informations du journal Le Monde. Une annonce qui a fait réagir de nombreuses personnalités politiques.

C'est une rencontre en toute discrétion qui s'est déroulée dans la brasserie Le Dôme, à Paris, le 14 octobre 2020. Le Monde rapporte que Bruno Roger-Petit, conseiller d'Emmanuel Macron, a déjeuné avec Marion Maréchal. Une rencontre qui a été confirmée par les deux protagonistes. «Bruno Roger-Petit est passé par un ami pour me proposer de me rencontrer. J'ai accepté : je ne refuse jamais de discuter par principe», explique l'ancienne députée du Vaucluse au Monde.

Une initiative à «titre personnel», concède le conseiller du président de la République avant de préciser : «Je voulais savoir ce qu'elle avait à dire et si elle était en résonance avec l'état de l'opinion – ce qui n'est pas le cas. J'ai dû constater que nous étions en désaccord.»

Critiques jusque dans les rangs de la majorité

Une rencontre qui crée des remous dans la sphère politique jusque dans la majorité. Sur Twitter, le vice-président de l'Assemblée nationale, Hugues Renson, a expliqué ne pas apprécier l'initiative : «Avec l'extrême droite, on ne discute pas, on ne transige pas. On la combat. "Je ne peux pas accepter la banalisation de l'intolérance et de la haine" – Jacques Chirac, avril 2002.»

Même son de cloche chez la trésorière et co-fondatrice d'En Marche !, Astrid Panosyan qui a estimé : «Il y a des gens qu’on ne "sonde" pas "à titre personnel".»

La députée de la France insoumise, Mathilde Panot a quant à elle ironisé : «Le système a invité son assurance-vie à déjeuner.»

Et le président du Printemps Républicain, Amine El-Khatmi de s'interroger : «Bruno Roger-Petit, c’est bien le même qui a passé des années à accuser à longueur de billets de blogs tous ceux qui alertaient contre la montée de l’islamisme de participer à la lepénisation des esprits et de faire le jeu du Front National ?»

«De mieux en mieux ... s’il n’est pas viré dans la minute avec ça c’est que le prétendu "nouveau" monde est en train de basculer vers du très très rance», a tempêté l'ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.

Enfin, l'éditorialiste Alexis Poulin a semblé circonspect : «Mais quel peut être le quelconque intérêt de ce "monsieur post-it" , courtisan essoufflé et placardisé depuis 2018 ?»