François Bayrou, président du MoDem et Haut-commissaire au Plan, s'est déclaré favorable le 27 décembre à l'idée d'un passeport sanitaire, qui conditionnerait l'accès à certains lieux aux seuls vaccinés contre le Covid-19. Il a tenu ces propos quelques jours seulement après le tollé suscité par le projet de loi sur les urgences sanitaires qui prévoie de voir conditionnés certains déplacements à la vaccination.
Interrogé sur LCI ce 27 décembre sur le sujet, l'ancien ministre de l'Education nationale a estimé : «On peut tout à fait imaginer ça, que d'une certaine manière le fait d'être soumis à la vaccination ouvre des portes qui jusqu'alors étaient fermées.». Un «sens naturel des choses», pour le béarnais qui défend «tous les efforts qui peuvent être faits» pour «retrouver la vie la plus normale possible», à partir du moment où il «aura été vérifié que, un, le vaccin est efficace, deux, qu'il est sans danger». «Pour aller dans ce sens-là aujourd'hui, nous n'avons que l'espoir du vaccin», a-t-il souligné, au premier jour de la campagne de vaccination en France et en Europe.
Quant aux nombreux Français sceptiques face au vaccin, l'ancien ministre de la Justice a estimé : «Une fois qu'on aura vérifié [qu'il est] sans risque [ce qui] se fera en quelques jours ou quelques semaines, alors la demande de vaccins va beaucoup augmenter et on va atteindre des chiffres massifs qui permettront de vaincre l'épidémie.»
Un projet démenti par le gouvernement
Si le gouvernement a essayé de rassurer ceux qui craignent la mise en place d'un «Etat sanitaire», le Rassemblement national et la droite ont vu ces derniers jours dans le projet de loi d'urgence sanitaire le risque d'une possible restriction à la liberté de déplacement. Dans son article 3131 9, au sixième paragraphe, le texte prévoit ainsi que «le Premier ministre peut, le cas échéant [...] subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transports ou à certains lieux, ainsi que l'exercice de certaines activités à la présentation des résultats d'un test de dépistage établissant que la personne n'est pas affectée ou contaminée, au suivi d’un traitement préventif, y compris à l'administration d’un vaccin, ou d'un traitement curatif».
Le 22 décembre sur Cnews, la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin se voulait rassurante et avait expliqué que le texte n'était «pas là du tout pour créer des pouvoirs exceptionnels pour le gouvernement» mais «pour renforcer [sa] gestion de crise». «Il y aura bien sûr un débat, tout ce qui devra être clarifié le sera», avait-elle ajouté.