France

«Pas de place pour le séparatisme» : Darmanin réagit à l'agression d'un musulman qui avait fêté Noël

Gérald Darmanin a condamné l'agression d'un jeune Belfortain de confession musulmane, qui avait mis en ligne des photos de son repas de Noël. Le fait que la victime soit fils de policiers a pu être pris en compte par ses agresseurs, a-t-il relevé.

«A Belfort, un jeune homme agressé parce qu’il aurait fêté Noël et ne serait pas un "bon arabe". Circonstance "aggravante" : être fils de policiers», a tweeté le ministre de l'Intérieur français, Gérald Darmanin, le soir du 26 décembre 2020. Et d'ajouter : «La justice a ouvert une enquête. Pas de place pour le séparatisme dans notre pays, pas de place pour le racisme d’où qu’il vienne.»

Le même soir, le compte Twitter du préfet du Territoire de Belfort a diffusé un message similaire : «Dans notre pays, nous devons pouvoir fêter Noël librement. En France, un policier ne devrait pas s’inquiéter pour la sécurité de ses enfants. Soutien à ce jeune Belfortain victime de violences inadmissibles.» La préfecture a également martelé qu'il n'y avait pas de place pour le «séparatisme» dans la République et que la justice avait ouvert une enquête.  

Enfin, le président de la région Grand Est, Jean Rottner (Les Républicains), a dénoncé sur Twitter une «agression inadmissible motivée par un racisme trop ordinaire et une haine de la police».

«Il est tombé dans un guet-apens», selon la mère de la victime

L'AFP, citant une source policière, a rapporté le 26 décembre qu'un jeune Belfortain de confession musulmane et fils de policiers avait déposé une plainte après avoir été agressé parce qu'il avait publié sur les réseaux sociaux des photos le montrant en train de fêter Noël.

La victime, âgée de 20 ans, aurait d'abord reçu un message menaçant d'une de ses connaissances, après la publication des photos de son repas de Noël : «Sale fils de blanc, fils de serpent, fils de policiers… Je vais te montrer ce qu'est un vrai rebeu.» D'après le journal local L'Alsace, la photographie du repas en question montrait «des huîtres et des crevettes, rien de bien extraordinaire».

L'auteur des insultes, que le jeune homme connaissait de l'école et de son club de football, l'aurait menacé lui et ses parents parce qu'il était choqué de le voir fêter Noël alors qu'il est de confession musulmane.

Interloqué, le jeune homme a voulu avoir une explication avec l'auteur du message, qui l'a convié à un rendez-vous. Mais il était attendu là par cinq personnes qui l'ont violemment frappé et menacé pour qu'il ne dépose pas de plainte, selon la source policière de l'AFP.

La mère de la victime, officier de police judiciaire, a confié à L'Alsace : «Il est tombé dans un guet-apens. On lui fait payer ses origines, mais surtout le fait d’être le fils d’un couple de policiers. Ce sont des comportements sectaires et racistes, c’est inacceptable au XXIe siècle […] Personne n’a à payer le fait d’avoir des parents qui sont fonctionnaires de police.» 

Selon le quotidien local, l’auteur du message aurait été identifié, arrêté, puis placé en garde à vue. Au cours de celle-ci, l'interpellé aurait déclaré : «Ce n’est pas musulman de fêter Noël.» De même source, deux autres individus auraient également été identifiés comme ayant participé au passage à tabac.