France

Relaxe pour Génération identitaire après son action anti-migrants dans les Alpes

L'organisation Génération identitaire et trois de ses cadres ont été relaxés par la cour d'appel de Grenoble dans l'affaire des opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.

Le 16 décembre, la cour d'appel de Grenoble a relaxé le mouvement Génération identitaire (GI) ainsi que trois de ses membres, après leur action coup de poing en avril 2018 dans les Alpes visant à stopper l'arrivée de migrants sur le sol français.

Il leur était ainsi reproché d'avoir «exercé une activité dans des conditions créant la confusion avec une fonction publique».

En première instance, Clément Gandelin (dit Galant), Romain Espino et Damien Lefèvre (dit Rieu) avaient été en effet condamnés en août 2019 à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Gap. En audience d'appel en octobre 2020, de la prison avec sursis avait été requise.

Au printemps 2018, au col de l'Échelle près de Briançon, des militants de Génération identitaire vêtus de doudounes bleues ressemblant à celles de gendarmes avaient multiplié les démonstrations d'hostilité aux migrants à la frontière franco-italienne : patrouilles de nuit et déploiement d'une chaîne humaine très médiatisée sous la bannière «Defend Europe».

Dans son arrêt de relaxe, que l'AFP a pu consulter, la cour d'appel estime que cette chaîne humaine était une action «purement de propagande politique», «à visée médiatique» et «annoncée comme telle». Elle n'était donc pas «de nature à créer une confusion dans l'esprit du public avec l'exercice des forces de l'ordre».

Quant aux patrouilles nocturnes, «quel que puisse être le regard porté sur de tels agissements, ceux-ci ne sont pas pour autant constitutifs d'actes répréhensibles», fait valoir la cour. Elle relève en effet qu'«aucun membre des forces de l'ordre interrogé» pendant l'enquête «n'a indiqué que ces patrouilles avaient contrôlé, retenu ou empêché de passer les migrants repérés».

Les migrants avaient seulement été signalés par Génération identitaire à la police aux frontières (PAF) et parfois accompagnés jusqu'à ses locaux. 

«Aucun des migrants auditionnés n'avait indiqué avoir confondu ces individus avec les forces de l'ordre alors même qu'il s'agissait de personnes en détresse, affaiblies, maîtrisant peu ou pas le français», ajoute la cour.

Damien Rieu s'est réjoui sur Twitter. «Victoire totale ! Relaxe !», a-t-il écrit, parlant dans une vidéo de «persécution judiciaire».

«Nous sommes stupéfaits, d'autant plus que certains de nos bénévoles ont été condamnés et d'autres sont poursuivis en justice pour l'aide qu'ils apportent aux exilés», a déclaré, de son côté, à l'AFP Agnès Antoine, vice-présidente de l'association Tous Migrants.