Deux organisations appelaient au rassemblement, le mouvement nationaliste ADSAV (parti du peuple breton) et Résistance républicaine, un «mouvement anti-islamisation», selon une de ses responsables.
Mais plusieurs organisations d'extrême gauche ont décidé d'organiser une contre manifestation, réunissant une centaine de personnes, selon la police.
Les deux rassemblements se sont retrouvés face-à-face dans une ambiance tendue, échangeant slogans et insultes, mais un cordon de CRS et de policiers a empêché tout contact entre les groupes opposés.
L'imam de la mosquée Sunna, Rachid Abou Houdeyfa, fait l'objet depuis plusieurs semaines de polémiques et de controverses après la diffusion sur internet d'un prêche abordant la question de la musique dans le Coran.
L'imam affirmait devant des enfants que «Allah n'aime pas la musique parce que c'est le diable qui l'aime», ajoutant que «ceux qui chantent, le prophète dit qu'ils seront engloutis sous la terre, transformés en singes ou en porcs».
«Nous assistons à un endoctrinement des enfants, comme dans des sectes, le préfet et le procureur doivent réagir», a affirmé lors d'une prise de parole Ronan Le Gall, porte-parole d'ADSAV, appelant à «fermer les mosquées salafistes».
Dans un tract, les contre-manifestants affirmaient «ne pas cautionner les propos de l'imam», mais se positionner «contre l'instrumentalisation raciste et islamophobe qui en est faite».
Face à de nombreuses réactions, l'imam avait publié un communiqué sur son site internet, affirmant que ses «propos concernant la transformation portaient sur une métaphore» et n'étaient «pas à prendre au premier degré». Il ajoutait également que cette vidéo «datait d'un peu moins de deux ans, et que si j'étais amené à traiter le même sujet aujourd'hui, je ne l'aurais pas abordé de la même manière».
Interrogé le 30 septembre sur l'antenne de France Bleu Breizh Izel, Anouar Kbibech, nouveau président du Conseil français du culte musulman, avait jugé «ahurissant» le fait de tenir de tels propos devant des enfants, ajoutant que cette affaire «posait la question de l'habilitation des imams en France».