France

Un professeur d’université accusé de propos «islamophobes et antisémites» visé par une enquête

Le parquet d’Aix-en-Provence va ouvrir une enquête contre un professeur de droit d’Aix-Marseille accusé d’avoir tenu en cours des propos «antisémites et islamophobes».

Une enquête va être ouverte après une plainte de la Ligue des droits de l'homme, qui dénonce les propos «antisémites et islamophobes» d'un professeur de droit de l'université d'Aix-Marseille, a-t-on appris le 10 novembre auprès du parquet d'Aix-en-Provence.

L'enquête sera ouverte pour «injures publiques en raison d'appartenance à des religions», a précisé le parquet dans des propos rapportés par l'AFP. Dans un court extrait diffusé par Mediapart de son cours enregistré sur Zoom le 27 octobre, l'enseignante assure notamment qu'«on n'a aucune liberté de conscience en islam». «Si on naît d’un père musulman, on est musulman à vie. Une sorte de religion sexuellement transmissible, je n'ai jamais compris. On dirait du judaïsme, c'est pareil, c’est par la mère. Une sorte de MST, de RST, de religion sexuellement transmissible», ajoute-t-elle ensuite.

«Des propos injurieux», selon un syndicat

«On a été informé par des étudiants. Sur l’enregistrement, on a été assez ahuri par ses propos qui sont une injure en raison de la religion», a déclaré à l'AFP Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l'homme (LDH).

De son côté, l'université a informé sa hiérarchie, les renseignements territoriaux et saisi la section disciplinaire de l'établissement. «On n'a pas communiqué à l’extérieur étant donné le contexte sécuritaire», après l’assassinat de Samuel Paty, qui avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, a expliqué à l'AFP le président de l'établissement Eric Berton. «Si les propos sont avérés, ils seront fermement condamnés», a-t-il ajouté.

Pour la CGT FERC Sup de l'université, «ces propos s'apparentent à du racisme pur et simple et n'ont rien à voir avec une liberté d'opinion ou pédagogique. Ils sont proprement injurieux et dans le contexte actuel, ils ne font que jeter de l'huile sur le feu».

L'enseignante a de son côté insisté auprès de Mediapart pour préciser que ses propos se référaient à une religion et pas à ses fidèles, une question qui sera au cœur de l'enquête visant à déterminer si ces propos relèvent de l'injure ou de la simple critique d'une religion. «L’expression RST qui crée la polémique, je l'ai employée vraiment sous le coup de la colère. Parce que ce cours est un cours qui date du 27 octobre, soit à peine dix jours après l'assassinat de Samuel Paty. Je ne sais pas si vous avez conscience de la déflagration que cet assassinat extrêmement violent a entraînée parmi le corps enseignant», a-t-elle encore expliqué.