France

Violences à Paris et en régions lors de la manifestation contre la loi Sécurité globale

Ce 5 décembre, lors de la manifestation contre la loi Sécurité globale, les forces de l'ordre ont dû faire face à de nombreux actes de violence et de dégradation. A Paris, comme dans certaines grandes villes, la situation a dégénéré.

Des gaz lacrymogènes, des affrontements, du vandalisme, l'intrusion violente au sein de la manifestation d'individus cagoulés, des interpellations (64 à 20h selon le ministre de Intérieur)... La manifestation du 5 décembre contre la loi Sécurité globale a une nouvelle fois été le théâtre de violences, comme l'ont notamment filmé RT France et Ruptly. 

Des individus cagoulés ont ainsi mis moins d'une heure après le début du rassemblement parisien pour provoquer les forces de l'ordre. Selon des sources policières contactées par l'AFP, il y avait entre «400 et 500 éléments radicaux» sur les 5000 présents selon la Préfecture de police.

Comme l'a filmé notre reporter sur place, de nombreux projectiles ont été envoyés à l'encontre des gendarmes mobiles.

Ces individus ont saccagé plusieurs vitrines situées sur le parcours de la manifestation.

Les forces de l'ordre ont d'ailleurs été repoussées «à coup de projectiles», comme l'a filmé le journaliste indépendant Yazid Bouziar.

Comme le montre ces images de Simon Louvet, du média Actu Paris, une bombe artisanale a même été lancée sur la police dans le cortège parisien. 

La Brav-M, unité de police motorisée, est ensuite intervenue, et a dû utiliser des gaz lacrymogènes.

Les tensions sont ensuite montées d'un cran avec des départs de feux et des tentatives d'installation de barricades.

Plusieurs véhicules ont été incendiés, les forces de l'ordre ont été contraintes une nouvelle fois de reculer. Selon l'AFP, au moins six voitures et un camion stationnées le long de l'avenue Gambetta, dans le XXe arrondissement, ont été incendiées.

Un journaliste de Mediavenir a pu filmer une scène où un feu a été allumé devant une banque, avec les papiers et le mobilier de l'établissement.

Un reporter de RT France a pu constater de ces dégradations sur plusieurs établissements bancaires.

Pour permettre l'intervention des pompiers, les forces de l'ordre ont scindé en deux la tête de cortège, composée de quelque 4 à 500 personnes parmi lesquelles des individus portant des Gilets jaunes et des militants dits «antifascistes», selon un journaliste de l'AFP présent sur place. 

Des policiers sont allés jusqu'à charger dans la cour d'une résidence où des casseurs étaient réfugiés.

Les pompiers de Paris ont aussi été pris à partie par certains casseurs.

Dans une certaine confusion, les forces de l'ordre ont chargé en fin de journée, pour disperser les manifestants avant d'effectuer une nasse autour d'eux.

Une autre charge de police qu'a pu filmer un autre reporter de RT France présent. 

La situation est restée très tendue jusqu'à 20h sur la place de la République où se terminait la manifestation. De nombreux feux ont été allumés sur la place.  

Vers 19h30, de nombreuses grenades de désencerclement ont été utilisées pour disperser la foule.

Le journaliste indépendant Clément Lanot a filmé l'utilisation du canon à eau pour disperser les derniers manifestants.

Les forces de l'ordre ont procédé à des arrestations en fin de manifestation.

A Toulouse (Haute-Garonne), la mobilisation (non déclarée) a également été repoussée par des gaz lacrymogènes, comme l'a filmé le reporter de RT présent sur place. Il y avait environ un millier de manifestants selon la préfecture.

A Nantes (Loire-Atlantique), deux CRS ont été blessés lors du rassemblement, dont l'un a été touché par un cocktail molotov, selon la préfecture de Loire-Atlantique. 

D'après un photographe de l'AFP présent sur les lieux, les deux policiers ont été évacués par le Samu, non loin du palais de justice. 

La manifestation, partie vers 15h, a attiré environ 3 000 personnes, selon la préfecture. Vers 18h45, 13 personnes étaient interpellées, d'après la même source. Certains incidents ont également eu lieu à Lyon (Rhône) et Marseille (Bouches-du-Rhône).

Un total de 95 personnes ont été interpellées en France lors de ces manifestations, qui ont fait 67 blessées parmi les forces de l'ordre, a indiqué le 6 décembre Gérald Darmanin.

A Paris, où les violences et les dégradations ont été les plus fortes, 48 policiers et gendarmes ont été blessés, a précisé le ministre de l'Intérieur sur Twitter. Un sapeur-pompier a également été blessé dans la capitale par des jets de projectiles selon une source policière.