Turnover, insultes, moqueries... ambiance délétère dans l'ancien cabinet de Marlène Schiappa ?
Le Monde révèle les dessous de l'ancien cabinet de Marlène Schiappa. D'anciens conseillers feraient état d'un «traumatisme persistant» après leur départ du secrétariat d'Etat. Matignon aurait même rappelé à l'ordre l'actuelle ministre déléguée.
Un couac gênant pour l'actuelle ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa ? Le Monde du 4 décembre dévoile les coulisses de son cabinet lorsqu'elle était secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes. Elle qui se qualifie de «gauche» aurait des méthodes de travail avec son équipe qui semblent néanmoins controversées. Si bien que, selon le quotidien, elle aurait été «recadrée à maintes reprises par Matignon» pour, notamment, l'important turnover de ses conseillers «qui, dans leur grande majorité, ne sont pourtant pas novices».
Le Monde constate d'ailleurs que sur les seuls directeurs de cabinet, quatre se seraient succédés entre 2017 et 2019. Parmi eux figure l’ancien chef de cabinet d’Emmanuel Macron quand celui-ci pilotait le ministère de l’Economie (2014-2016). En outre, le journal précise que fin 2018 Matignon aurait émis un rappel à l'ordre après «l'énième départ houleux» d'un directeur de cabinet. A cette époque, Marlène Schiappa aurait adopté un ton moqueur, en s'adressant à son conseiller spécial Mathieu Pontécaille : «Toi, Mathieu, qui es là depuis la première heure, tu as trouvé qu’il y avait une ambiance très dure ? Tu es secoué ? Tu es perturbé ? Tu veux qu’on appelle la médecine du travail ?»
Mathieu Pontécaille, pour sa part, semble défendre Marlène Schiappa. Le Monde a malgré tout interrogé ses anciens conseillers. 13 se seraient succédés en deux ans, pour cinq postes. «Certains font état d’un traumatisme persistant [évoquant] une ambiance délétère au sein de l'ancien cabinet» de Marlène Schiappa, écrit le journal qui énumère les reproches : insultes, vexations, moqueries, remarques sur le physique ou sur la tenue vestimentaire, comportements managériaux «très rudes»... Et une égalité entre les femmes et les hommes qui ferait défaut, avec «un rôle privilégié réservé à deux hommes – le directeur de cabinet adjoint et le conseiller presse de Marlène Schiappa – à qui il faut obéir sans réserves, au détriment des conseillères, assignées à un travail de soutier, qui deviennent boucs émissaires quand l’empressement de la ministre n’est pas satisfait».
Mathieu Pontécaille explique pour le quotidien que si «des conseillers ont bien été virés», cela s'est produit «pour des raisons légitimes». «Que la ministre n’ait pas un caractère coulant, qu’elle soit sanguine – ce qui est un trait de caractère corse –, soit… mais il y a eu des aigreurs injustifiées qui se sont répandues auprès de Matignon pour venir régler des comptes. Il y a eu un sentiment de trahison», poursuit-il.
Contactée par Le Monde, Marlène Schiappa reconnaît «qu’il y a eu des moments chauds, des gens qui ne s’entendaient pas». Désormais, cela semble être de l'histoire ancienne pour elle. Chargée de la Citoyenneté, elle travaille désormais place Beauvau, au ministère de l'Intérieur. Là-bas, elle estime avoir «trouvé des gens qui savent bosser et qui sont bons». Une sorte de dernier tacle bien placé pour ses anciens subalternes.
Ces révélations font en tout cas écho à un autre épisode, relayé par la presse en octobre dernier. Le magazine Elle révélait que l'Elysée avait confié à un cabinet indépendant un audit sur le fonctionnement de sa cellule diplomatique après la constatation de démissions en cascade, de personnels se mettant en arrêts maladie, de burn out...