France

Vaccination contre le Covid-19 : Castex détaille la stratégie du gouvernement

Alors que l'exécutif cherche à faire table rase des différents couacs autour de la gestion de l'épidémie de Covid-19 en France, notamment sur les tests et les masques, le Premier ministre annonce les mesures en vue de la vaccination.

Jeudi 3 décembre

L'ensemble du territoire sera couvert par la vaccination, et ce malgré les déserts médicaux, a répondu Olivier Véran lors du point presse. Egalement, il y aura une territorialisation des vaccins au prorata des populations, a expliqué le ministre.

«Ce que nous voulons éviter ce sont les grands mouvements de populations, les grands rassemblements», justifie en «mesure préventive» Jean Castex, à la question de savoir pourquoi les remontées mécaniques étaient maintenues fermées dans les stations de sports d'hiver.

En réponse à un journaliste, Olivier Véran fait savoir qu'en l'état actuel de la recherche, les vaccins ne coupent pas la transmission du virus mais permettent d'éviter des formes graves. Ainsi, les gestes barrières seront maintenus.

Durant son intervention, Jean Castex a déclaré que la campagne de vaccination commencerait avec les deux vaccins qui seront disponibles au mieux aux derniers jours de décembre, sinon à partir de janvier, après autorisation des autorités de santé européenne et française, le vaccin Pfizer/BioNtech et le vaccin Moderna.

«Il faut que nous soyons les plus nombreux possibles à nous faire vacciner car c'est se protéger face à un virus [...] et pour aussi protéger les autres», a déclaré Jean Castex.

Alain Fischer présidera le futur Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale.

Le Premier ministre appelle les Français à se faire vacciner, «un acte altruiste».

«Nous devons nous immuniser contre les peurs» et cela passe par la «transparence», comme sur les éventuels effets indésirables des vaccins, déclare Olivier Véran.

«Les dates peuvent être amenées à bouger», prévient malgré tout Olivier Véran.

Entre février et mars 2021, la vaccination se fera sur les personnes prioritaires suivantes, selon la feuille de route de la HAS, «soit 14 millions de Français». Puis viendra la troisième phase, avec «la vaccination de masse».

«Nous avons précisé la stratégie vaccinale», dit-il, avec une «campagne vaccinale».

Elle sera définie par la Haute autorité de santé (HAS). Le premier objectif sera de protéger les personnes qui ont des formes graves de la maladie ou peuvent en décéder, comme les personnes âgées en Ehpad.

Autres personnes prioritaires : les personnels de santé, notamment ceux qui présentent des comorbidités.

Olivier Véran rappelle qu'il n'y aura pas d'obligation de se faire vacciner et affirme que la gratuité permettra de ne pas mettre de barrières à la vaccination pour des raisons financières.

La vaccination permettrait de «réduire massivement la mortalité due au virus et à ses formes graves», selon le ministre de la Santé.

Il appelle également à la prudence car, selon lui, «au cours des prochains mois, le vaccin ne changera pas fondamentalement le cours de l'épidémie».

Le ministre de Santé Olivier Véran prend la parole.

Clément Beaune dit qu'une agence européenne de la santé sera créée «pour soutenir des efforts de recherche accélérés» et pour faire face à d'autres éventuelles difficultés sanitaires ou pandémies. 

Clément Beaune précise que «deux milliards d'euros sont mobilisés sur le budget européen» pour l'acquisition des vaccins.

Clément Beaune, secrétaire d'état chargé des affaires européennes, estime que «cela montre qu'on a été capables de bâtir, de manière très tangible, un début d'Europe de la Santé».

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes  a assuré que le Royaume-uni n'avait bénéficié d'aucun avantage dans l'attribution d'un premier vaccin anti-Covid-19 du fait du Brexit, contrairement à ce qu'affirme Londres.

«Il n'y a pas eu d'avantage conféré au Royaume-Uni à l'occasion du Brexit dans les décisions qu'il a prises puisqu'il est entièrement soumis jusqu'au 31 décembre au cadre européen et qu'il a fait le choix de certaines procédures accélérées», a-t-il déclaré.

«La production des vaccins sera assurée quasi intégralement sur le sol européen», a-t-elle affirmé, «et notamment en France».

«Tous les candidats vaccins ont été soumis à un comité scientifique, d'évaluation [...] réunissant des experts venus d'horizons différents», ajoute Agnès Pannier-Runacher.

«Nous avons privilégié les candidats vaccins les plus prometteurs scientifiquement», annonce-t-elle en tant que premier critère de décision sur le choix des vaccins. Aussi, la France a ciblé les laboratoires qui «étaient les plus avancés dans leur étude clinique» et des laboratoires «prêts à se soumettre aux procédures d'autorisation de mise sur le marché, en transparence avec les autorités européennes».

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, chargée de l'Industrie, prend la parole.

«Pour que cette vaccination soit efficace, il faut établir la confiance et cela ne peut pas être qu'une injonction verticale [...] elle implique tous les acteurs, et en premier lieu les professionnels de santé», rappelle Alain Fischer.

«Il ne [faut] pas trop craindre, du fait de l'accélération incroyable de la recherche et de l'innovation industrielle autour de ces vaccins, que ces vaccins soient mis à disposition et qu'on commence à vacciner les personnes sans que toutes les mesures de sécurité et d'évaluation aient été prises», a tenté de rassuré le professeur, rappelant le processus d'autorisation.

Il appelle à la «prudence» sur les vaccins, dans l'attente des publications scientifiques.

Le professeur d'immunologie Alain Fischer prend la parole.

La stratégie vaccinale sera présentée au Parlement par souci de «transparence», fait savoir Jean Castex.

Jean Castex déclare qu'«un million de personnes» seront vaccinées «en priorité» en janvier.

La vaccination destinée à l'ensemble de la population se fera à partir du printemps. Avant cela, la vaccination sera offerte en priorité aux personnes les plus vulnérables, comme les personnes âgées, selon Jean Castex.

La France disposera d'un potentiel «de 200 millions de doses», dit-il. «C'est plus que nos besoins [...] mais c'est la marge de sécurité que nous prenons, car certains vaccins en cours de développement pourraient ne pas recevoir toutes les autorisations», détaille Jean Castex.

Les 200 millions de doses permettront de «vacciner 100 millions de personnes» puisque le vaccin nécessite à ce jour 2 injections à quelques semaines d'intervalle, a-t-il ajouté.

Cette vaccination sera «gratuite pour tous», a-t-il également assuré. Pour s'assurer de la gratuité, le gouvernement a budgété à cette fin 1,5 milliard d'euros dans le budget de la sécurité sociale pour 2021.

Jean Castex a évoqué le sujet du vaccin. Selon le chef du gouvernement, le rôle de l'Etat est que «tout vaccin mis sur le marché ait bien reçu toutes les autorisations nécessaires» pour garantir la santé des Français.

Jean Castex rappelle que pour les fêtes de fin d'année, le gouvernement recommande six adultes à table, sans compter les enfants.

«Nous avons saisi le Haut conseil de santé publique pour préciser les préconisations complémentaires de prudence qu’il sera hautement souhaitable de respecter», ajoute le Premier ministre, en précisant attendre un avis «en début de semaine prochaine».

Il argumente que «la plupart de nos voisins européens ont fixé un nombre maximum de convives à réunir pour ces réveillons, allant de six à 10 personnes, hors enfants, selon les pays».

Jean Castex déclare que dès le 4 décembre, «les lieux de culte pourront accueillir les fidèles un siège sur trois et une rangée sur deux durant le confinement».

«Nous ne sommes pas encore venus à bout de ce virus», avertit le Premier ministre.

«La situation sanitaire s'améliore progressivement», indique Jean Castex, assurant que les cas positifs diminuent.

Il a chiffré à 3488 le nombre d'hospitalisations en réanimation.

Le Premier ministre a souhaité exprimer sa «vive reconnaissance aux professionnels de santé».

 

Jean Castex expose ce 3 décembre la stratégie du gouvernement sur les vaccins lors d'une conférence de presse, étape décisive pour le gouvernement dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19.

La commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire, qui a rendu son rapport le 2 décembre, tirait à boulets rouges sur le gouvernement. Eric Ciotti (rapporteur LR) a déclaré à cette occasion que la gestion de la crise avait été «chaotique» et avait révélé des «failles structurelles».

Cette fois, le gouvernement veut être en ordre de bataille et a déminé le terrain en amont : «Il ne s'agira pas d'une stratégie de vaccination obligatoire mais d'une stratégie de conviction et de transparence», a réaffirmé Emmanuel Macron le 1er décembre. Par ailleurs, Jean Castex avait annoncé le 2 décembre avoir «précommandé de quoi vacciner 100 millions de personnes».

Autre écueil sur le chemin du gouvernement, la défiance à l'égard des vaccins est plus forte en France que chez ses voisins.