France

Jean-Luc Mélenchon : «Les Russes sont des partenaires fiables» en matière de dissuasion nucléaire

Exprimant dans un entretien accordé à L'Opinion sa vision des fonctions régaliennes, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que la Russie était un partenaire fiable en matière de dissuasion nucléaire, «alors que les Etats-Unis ne le sont pas».

Interrogé sur sa vision du domaine régalien dans L’Opinion le 29 novembre 2020, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a défendu l’idée que la Russie était un partenaire plus fiable que les Etats-Unis en matière de dissuasion nucléaire.

S’il s’est dit favorable à la dissuasion, qui «reste pour la France un outil irremplaçable aussi longtemps qu’il n’y a pas d’alternatives militaires», le député des Bouches-du-Rhône a exprimé son soutien au Traité d’interdiction des armes nucléaires. Il revendique : «Avec nous, la diplomatie s’adosserait sur tous ceux qui, dans le monde, sont d’accord pour exiger le désarmement nucléaire.»

Pour Jean-Luc Mélenchon, «les Russes sont des partenaires fiables alors que les Etats-Unis ne le sont pas. Ils ne signent pratiquement aucun des accords qui nous intéressent et pas seulement dans le domaine militaire». Il a appelé à cesser «de nous rabâcher que nous avons des valeurs en commun avec les Nord-Américains ! Ce n’est pas vrai que nous défendons les mêmes principes. Les Etats-Unis défendent par-dessus tout le droit de faire ce qu’ils veulent». Il rappelle que les Etats-Unis sont «un pays qui en 244 ans d’histoire a eu 222 ans de guerre».

Outre la dissuasion nucléaire, le leader du parti d’opposition a abordé les thèmes de l’OTAN, dont il appelle la France à quitter les rangs, ou encore du budget de la défense, qui doit selon lui «correspondre à ce qui est raisonnablement nécessaire». Au sujet des relations tendues avec la Turquie, Jean-Luc Mélenchon reproche à Ankara «deux actes extrêmement agressifs contre l’armée française : le premier, en Syrie, en bombardant une base où il y avait nos forces spéciales et le second, contre un navire français au large de la Libye». Il s’est enfin prononcé pour le rétablissement d'une «conscription» qu'il a précisé être «citoyenne» dans un message sur Twitter.

Le 8 novembre dernier, le chef de file de LFI avait annoncé son intention de «proposer» sa candidature à l'élection présidentielle de 2022, sollicitant une «investiture populaire» de 150 000 signatures.