France

Croche-pied sur un migrant à République : l'IGPN évoque un «usage disproportionné de la force»

Le commissaire divisionnaire qui a fait un croche-pied à un migrant lors de l'évacuation de la place de la République à Paris, a commis un «manquement par un usage disproportionné de la force», écrit la police des polices, dans un rapport.

Un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) rendu public le 26 novembre estime que le croche-pied sur un migrant par un commissaire divisionnaire le 23 novembre, lors d'une opération de police à Paris, est un «usage disproportionné de la force». Cet acte a eu lieu lors d'un démantèlement par les forces de l'ordre d'un campement de migrants installé sur la place de la République à Paris.

«Ce commissaire qui fait ce croche-patte totalement injustifié, je prendrai des sanctions contre lui, je demande la réunion du conseil de discipline», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, invité du 20 heures de France 2 le 26 novembre.

«L'action qui consistait à ralentir la progression d'un usager en prenant le risque de le blesser gravement par un croche-pied dans sa course, et alors que cet usager ne menaçait à ce moment ni les biens, ni les personnes, constitue un usage de la force qui ne pouvait se révéler conforme aux exigences de nécessité et de proportionnalité», écrit l'IGPN dans son rapport.

«Ainsi, en ayant fait, sans doute en une fraction de seconde, le choix de ce geste, il a commis un manquement par un usage disproportionné de la force», ajoute l'IGPN. 

Gérald Darmanin avait demandé le 24 novembre à l'IGPN (la «police des polices») de lui remettre un rapport sous 48 heures sur les violences observées lors de l'évacuation, parmi lesquelles ce croche-pied.

Le journaliste Rémy Buisine se dit «à disposition des enquêteurs dans les plus brefs délais»

S'agissant de l'enquête sur les coups qu'auraient reçus le journaliste du média en ligne Brut, Rémy Buisine, le rapport n'apporte pas de conclusion, les investigations n'étant pas terminées. «Des actes d'enquêtes restent à accomplir, des auditions, mais également la recherche et l'exploitation d'autres supports vidéos, notamment antérieurs à la scène afin de se prononcer sur d'éventuels manquements», écrit l'IGPN dans son rapport de synthèse.

Elle note que «le déroulé de l'action et sa chronologie tels qu'ils ressortent de ses [premières] auditions, ne sont ni corroborés ni infirmés par un témoin directement présent sur la scène ou par l'usager victime [le journaliste] qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'IGPN». Gérald Darmanin a aussi affirmé que le journaliste Rémy Buisine n'avait pas encore souhaité répondre aux questions de l'IGPN.

«C'est évidemment faux, je reste à disposition des enquêteurs dans les plus brefs délais», a répondu Rémy Buisine, dans un tweet.