Alors que la campagne de vaccination contre la grippe a été lancée le 13 octobre dernier, les pharmaciens ont rapidement été confrontés à une pénurie de vaccins. Les services de santé appellent les patients les plus vulnérables à se faire vacciner, mais tous les patients inscrits sur les listes d'attente des pharmacies n'ont pas eu la possibilité de le faire, rapporte La Dépêche. Une situation délicate en pleine pandémie de Covid-19.
Il ne resterait plus en France que les stocks étatiques de vaccins antigrippaux, toujours selon le quotidien régional. Une pénurie expliquée par un réapprovisionnement en vaccins dans les officines qui tarde à venir. La deuxième vague de distribution de vaccins, après que la première a connu un succès fulgurant, entraîne des situations de disette vaccinale. Au mois d'octobre, 7,645 millions de patients fragiles se sont ainsi fait vacciner, contre 4,668 millions au mois d’octobre 2019.
Une campagne de vaccination victime de son succès, comme le confirme Jean-Marie Guillermin, vice-président de l'ordre des pharmaciens d'Occitanie et propriétaire d'une pharmacie dans le centre toulousain. «Nous avons effectivement reçu le reste de nos commandes de vaccins en ce mois de novembre, mais notre liste d'attente était telle que nous les avons tous écoulés avec ces patients, et nous n'en avons déjà plus, alors qu'on continue de recevoir des personnes en recherche de vaccins», a-t-il déclaré, interrogé par le quotidien régional.
Le pharmacien dénonce la mauvaise organisation et le manque d'anticipation des pouvoirs publics. «D'autres pays ont su passer leurs commandes beaucoup plus tôt, contrairement à nous qui les avons passées en août», s'est insurgé le pharmacien dans les colonnes de La Dépêche. «Résultat : on ne peut qu'espérer maintenant que nous aurons bien à disposition des clients ces doses promises par l'Etat, et pas trop tard, car c'est en décembre qu'il faudra vacciner ceux qui ne l'ont pas encore été...», a-t-il conclu.
Imbroglio entre Olivier Véran et l'Union syndicale des pharmaciens d'officine
La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière est encouragée par le gouvernement pour éviter l'engorgement des hôpitaux, déjà sous tension à cause de l'épidémie de Covid-19. Pourtant, le ministre de la Santé Olivier Véran avait déclaré le 3 novembre sur RTL qu'il y avait «18% des pharmacies qui étaient à date en rupture de stock». «Beaucoup se font réapprovisionner, donc nous allons continuer cette campagne de vaccination grippale, jusqu'au mois de décembre, et nous ferons plus de vaccins que les années précédentes. C'est une bonne nouvelle», avait alors estimé le ministre de la Santé.
L'Union syndicale des pharmaciens d'officine (USPO) avait avancé de son côté un chiffre de pénurie bien plus élevé, et présenté une situation nettement plus dramatique. «Des doses vont encore arriver, mais aujourd'hui, entre 80 et 90% des pharmaciens n'ont plus de stock, ils ne peuvent plus vacciner», déplorait le 25 octobre Pierre-Olivier Variot, le vice-Président de l’USPO région Bourgogne-Franche-Comté, lors d'une visioconférence de l'USPO.