A Bordeaux, Nantes, Rennes, Nice, Marseille, Toulouse, Strasbourg ou encore Versailles, plusieurs milliers de catholiques se sont rassemblés le 15 novembre pour demander la levée de l'interdiction des messes en public imposée pendant le reconfinement.
«Ça a pris une ampleur qu'on n'avait pas imaginée», s'est réjouie Albane, 23 ans, une des organisatrices du rassemblement versaillais (Yvelines) citée par l'AFP.
Dans la cité royale, sur le parvis de la cathédrale Saint-Louis, la foule a oscillé comme ailleurs entre chants religieux et slogans comme «Macron, la messe nous la voulons» ou «La messe, la messe est essentielle». Des sifflets adressés au gouvernement ont également retenti.
«On nous parle de besoins essentiels ? Voilà le nôtre ! On veut la messe», a lancé une autre organisatrice citée par l'AFP.
«Nous avons besoin de la messe, ce n'est pas seulement une activité, c'est quelque chose qui nous nourrit spirituellement», a renchéri Benoît de Belleroche à Nice (Alpes-Maritimes), où le rassemblement s'est tenu au pied de la basilique Notre-Dame, cible fin octobre d'un attentat djihadiste qui a fait trois morts.
«On ne peut pas vivre pleinement sa foi sans prendre part à l'eucharistie, c'est une exigence pour notre foi», a fait valoir l'organisateur du collectif pour la messe à Nantes (Loire-Atlantique), Marc Billig, d'après l'AFP.
«Le gouvernement ne comprend pas que ça ne suffit pas pour un chrétien d'être chez soi et de prier chez soi», a déclaré selon l'AFP l'abbé Guillaume Touche, 30 ans, dans le rassemblement bordelais (Gironde).
Les organisateurs du rassemblement de Bordeaux, malgré leurs appels, n'ont pu empêcher des fidèles de s'agenouiller pour prier et ont donc été convoqués ce 16 novembre au matin au commissariat, la prière sur voie publique n'étant pas autorisée.
Des fidèles ont également mis en avant l'absence de risque sanitaire à tenir des messes. «Il y a moyen de filtrer et de contrôler les personnes», a abondé Joseph Cabrita, organisateur du rassemblement de Rennes (Ille-et-Vilaine), citant à l'appui l'existence, plus tôt dans l'année, de jauges, d'après l'AFP.
A Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), l'évêque Marc Aillet a remercié sur Twitter les «jeunes qui ont organisé une manifestation légalement déclarée devant la cathédrale de Bayonne. Non pas prière de rue mais rassemblement digne et paisible pour obtenir la liberté de la messe».
A Paris, la réunion devant l'église Saint-Sulpice a été interdite par la préfecture de police après que des prières de rue ont été constatées le 13 novembre au soir au même endroit, où les consignes sanitaires n'étaient pas respectées. Aucun rassemblement n'y s'est tenu le 15 novembre.
A Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), la police est intervenue pour mettre fin à une messe organisée illégalement par une communauté intégriste affiliée à la Fraternité Saint-Pie X et a verbalisé les 30 personnes présentes.
Au soir de cette journée de mobilisation, Matignon a annoncé que le Premier ministre Jean Castex se joindrait à la rencontre prévue ce 16 novembre entre son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et les représentants des cultes pour «faire le point sur les restrictions de cérémonies religieuses liées à la crise sanitaire».
La Conférence des évêques de France a indiqué à l'AFP qu'elle profiterait de cet échange en visioconférence, dans l'après-midi, pour présenter au gouvernement une proposition de protocole sanitaire permettant la reprise des cérémonies publiques.