Les autorités françaises ont passé ce 5 novembre 45 départements en risque élevé d'introduction de la grippe aviaire par les oiseaux migratoires, selon un arrêté publié au Journal officiel, obligeant notamment les éleveurs à confiner les volailles ou à poser des filets de protection.
Ces mesures de restriction sont justifiées par «la nécessité de prendre des mesures de prévention urgentes et immédiates pour protéger les élevages de volailles français d'une potentielle contamination par le virus influenza aviaire par les oiseaux sauvages en particulier dans les zones à risque ou les départements traversés par des couloirs de migration», selon cet arrêté.
Des départements connus pour leur production de foie gras, comme les Landes et le Gers, notamment, figurent parmi ces territoires.
Le risque reste pour l'heure qualifié de modéré dans les autres départements.
Des conséquences économiques majeures à redouter
La France est à ce jour indemne d'influenza aviaire hautement pathogène. Le retour de ce virus sur le territoire national aurait des conséquences économiques majeures pour la filière, qui pourrait voir se fermer les débouchés à l'exportation.
Les éleveurs de canards du Sud-Ouest ont été frappés à deux reprises, lors des hivers 2015/16 et 2016/17, par des épizooties de grippe aviaire, qui avaient occasionné des abattages massifs pour éradiquer la maladie et coûté des centaines de millions d'euros aux producteurs.
Le passage à un risque élevé déclenche l'instauration de mesures de protection renforcées, dont l'obligation de confinement ou de pose de filets pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages pour tous les élevages commerciaux de volailles et les basses-cours.
Par ailleurs, les rassemblements de volailles vivantes sont interdits, en particulier sur les marchés, de même que les lâchers de gibiers à plume par les chasseurs.
Il s'agit, selon l'exposé du ministère de l'Agriculture dans son arrêté, de «prendre en compte l'évolution sanitaire défavorable vis-à-vis de l'influenza aviaire dans l'avifaune en Europe».
Depuis l'apparition de foyers en Russie et au Kazakhstan cet été, l'épizootie, qui ne présente aucun danger pour l'homme, a progressé vers l'ouest, atteignant récemment les Pays-Bas.
«Depuis, une dynamique d'infection s'est emballée puisque 13 cas en faune sauvage et un foyer en élevage de poulets de chair aux Pays-Bas et 13 cas chez des oiseaux sauvages en Allemagne ont été déclarés. Le 3 novembre, le Royaume-Uni déclare également un premier foyer, dans le nord-ouest de l'Angleterre», souligne le ministère.