France

« Nous avons toujours anticipé la possibilité qu’il y [ait] une deuxième vague», affirme Véran

Olivier Véran était auditionné par la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le Covid-19. Questionné au sujet d'une éventuelle impréparation du gouvernement, le ministre de la Santé a récusé le manque d'anticipation d'une deuxième vague.

Olivier Véran a répondu au député Les Républicains, Eric Ciotti, sur l'impréparation supposée du gouvernement face à une deuxième vague de l'épidémie de Covid-19. Le ministre de la Santé a été auditionné à l'Assemblée nationale, ce 4 novembre, par la mission d'information sur l’impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de coronavirus, qui est dotée des pouvoirs d’une commission d’enquête.

«Il ne m'est jamais revenu le rôle d'émettre quelles que prédictions que ce soient. Ainsi vous ne m'avez jamais entendu nier la possibilité qu'il y ait une deuxième vague. Mon rôle est d’anticiper et de prendre les décisions qui sont à même de protéger notre population et préparer notre système de santé», a répondu le ministre de la Santé au rapporteur de la mission d'information. «Le conseil scientifique a évoqué la possibilité d'une deuxième vague, possibilité que nous avons partagé dès la première vague», s'est défendu le ministre, en première ligne dans la gestion de la pandémie de Covid-19.

«Nous avons déclenché des tests massifs de la population, des mesures d'isolement et des protections et nous avons réussi à endiguer le départ d'une deuxième vague potentiel», s'est défendu Olivier Véran avant de pointer «des politiques nombre de personnes [qui] ont évoqué l'hypothèse selon laquelle le virus aurait muté pour être moins dangereux, ou alors que ce ne sont que les jeunes qui sont touchés». «Il a fallu prendre des décisions pour empêcher cette diffusion virale sur l'ensemble du territoire», a-t-il conclu.

Olivier Véran s'emporte lors des questions au gouvernement

Une audition qui s'est déroulée alors que le ministre de la Santé s'est montré très en colère lors de la séance de questions au gouvernement, un peu plus tôt dans la journée. L'opposition avait en effet réussi la veille à avancer la date de fin de l'Etat d'urgence au 14 décembre et à conditionner un reconfinement potentiel à l'accord du Parlement, au grand dam de l'exécutif. Les députés LREM n'étaient pas suffisamment nombreux au moment du vote. Ce projet de loi, discuté en nouvelle lecture, prévoyait une prorogation de l'état d'urgence face à l'épidémie de coronavirus jusqu'au 16 février.

Les oppositions sont parvenues à faire voter une limitation de la prolongation de l'urgence jusqu'au 14 décembre seulement. Ce 4 novembre, l'Assemblée nationale a finalement adopté, lors d'une nouvelle lecture, le projet de prolongation de l'état d'urgence sanitaire par 272 voix contre 108, en rétablissant l'échéance de ce régime d'exception au 16 février.