France

L'archevêque de Toulouse crée la polémique en s'opposant au droit de blasphémer

En réaction à l'attentat de Nice du 29 octobre, l'archevêque de Toulouse, invité sur l'antenne de France Bleu Occitanie, a créé la polémique en s'opposant au droit de blasphème.

«On ne se moque pas impunément des religions, on ne peut pas se permettre de moquer les religions, vous voyez le résultat que ça donne», a déclaré Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, lors d'une intervention le 30 octobre sur France Bleu Occitanie, durant laquelle il était notamment interrogé sur sa position concernant le droit de blasphémer en France. Pour rappel, depuis 1881, il n'existe plus en droit français de délit spécifique concernant le blasphème, contrairement à certains pays où il est puni par la loi, comme en Espagne, en Suisse ou encore en Allemagne. 

«De l'huile sur le feu»

En réaction à l'attentat de Nice, l'archevêque de Toulouse a d'abord fait part de son «horreur». Interrogé ensuite sur les causes de telles attaques contre des symboles chrétiens, Robert Le Gall a alors estimé que ces attentats étaient le résultat de «l'huile [...] sur le feu» versée par les récentes polémiques entourant les caricatures de la religion. «Je trouve [cela] dangereux [...], il faudrait apaiser tout cela car ce sont des caricatures contre les musulmans mais aussi contre la foi chrétienne», a-t-il encore déclaré, après avoir répondu «non» à la question de savoir s'il défendait le droit au blasphème en France. 

L'intervention a rapidement suscité un vent de colère chez plusieurs personnalités politiques et médiatiques.

L'archevêque de Toulouse a-t-il conscience qu'il parle exactement comme Daesh ?

«Les digues sautent. Un évêque excuse les crimes. Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, la liberté de blasphémer les religions est en cause !», a par exemple écrit le chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Citée par l'AFP, la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga a pour sa part déclaré : «La laïcité, la liberté d’expression et le droit de critiquer toute institution religieuse sont indissociables de notre pacte démocratique et républicain. Ce n’est pas négociable !»

«Cette déclaration constitue un recul dans le processus de sécularisation de la religion catholique», a de son côté estimé Georges Méric, le président PS du Conseil départemental de Haute-Garonne.

Sur la scène médiatique, la chroniqueuse de France inter Sophia Aram a réagi avec virulence à l'intervention de Robert Le Gall : «L'archevêque de Toulouse a-t-il conscience qu'il parle exactement comme Daesh ?», s'est-elle interrogée sur Twitter.