Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, le soir du 29 octobre, contre une soixantaine de membres de la communauté turque manifestant à Dijon, au lendemain d'une démonstration de force similaire près de Lyon.
Des vidéos diffusées sur Twitter montraient des dizaines de manifestants brandissant des drapeaux turcs et criant «Allah Akbar» ("Dieu est le plus grand", en arabe) dans le centre de Dijon. Certains affichaient le geste des «Loups Gris», une organisation ultra-nationaliste turque.
Les manifestants ont été repoussés par des tirs de gaz lacrymogène. «Il s'agit d'une manifestation, rien de plus», a précisé la préfecture.
Autre son de cloche du côté de la droite : le député LR Eric Ciotti a appelé à arrêter et expulser ces «islamistes turcs», alors que l'eurodéputé RN Nicolas Bay a tweeté : «L’unité nationale ? Le vivre-ensemble ? PAS AVEC EUX !»
La veille au soir, les forces de l'ordre étaient déjà intervenues pour empêcher plusieurs dizaines de membres de la communauté turque d'en découdre avec des Arméniens à Décines-Charpieu, ville de la banlieue lyonnaise qui abrite le mémorial du génocide arménien, comme l'avait fait savoir la préfecture du Rhône.
Cette manifestation était intervenue après une tentative de blocage, le matin, du péage de Vienne (Isère), au sud de Lyon, par des militants pro-Arménie qui avait dégénéré lorsque des militants pro-Turcs avaient fait irruption dans le rassemblement, selon la presse locale. Les affrontements ont fait quatre blessés, dont l'un frappé à coups de marteau. La préfecture de l'Isère avait de son côté évoqué des «échauffourées» avec des automobilistes.