Après les propos qu'Emmanuel Macron a tenu lors de la cérémonie en hommage au professeur Samuel Paty le 21 octobre pour défendre la liberté d'expression – et donc celle de caricaturer, y compris le prophète Mahomet – de nombreux pays musulmans ont adressé des critiques au chef d'Etat français.
Invité de France inter le 27 octobre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé l'ingérence dont font preuve selon lui des puissances étrangères dans les affaires intérieures du pays. «Je pense que ça devrait choquer chacun d’entre nous de voir que des puissances étrangères pensent que les musulmans de France leur appartiennent. De quel droit des puissances étrangères se mêlent de nos affaires intérieures ?», a-t-il déclaré, pointant plus précisément du doigt la Turquie et son président Recep Tayyip Erdogan, fer de lance de la contestation, mais aussi le Pakistan.
Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs souligné le danger que représentent selon lui les «officines islamistes trop nombreuses et des financements étrangers trop importants », faisant référence aux associations comme Barakacity ou le CCIF. «Combien d’attentats faudra-t-il encore pour que certains se réveillent et voient qu’il y a manifestement un ennemi de l’intérieur qu’il faut combattre ?», s'est-il insurgé, rappelant toutefois qu'il y avait dans le pays des musulmans parfaitement respectueux des lois de la République.
Gérald Darmanin a proposé il y a quelques jours la dissolution du CCIF. La procédure de dissolution, qui requiert un décret en Conseil des ministres, s'appuiera sur un «fondement double» incluant «ce qui touche à l'apologie du terrorisme et aux haines identitaires et religieuses» et «ce qui touche à l'ordre public», selon le ministère de l'Intérieur.